Et nous, on croyait que la Serbie voulait rejoindre l’Union Européenne…

… mais les manifestations pro-Poutine à Belgrade et dans d’autres villes serbes, disqualifient le pays pour devenir un membre de l’Union Européenne. S’ils préfèrent la Russie de Poutine…

Belgrade et la Serbie se sentent plus proches de la Russie que de l'UE... Foto: Björn Söderqvist from Taastrup, Denmark / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – « Serbes et Russes, frères pour toujours », scandent les manifestants pro-russes à Belgrade et dans d’autres villes serbes. Toutefois, ces slogans contrecarrent les efforts du gouvernement serbe en vue d’une adhésion à l’Union Européenne. Mais l’Union Européenne, elle, n’a pas besoin de soutiens de Poutine dans ses rangs et avec la position ambiguë du président Aleksandar Vucic, la Serbie risque de rester longtemps candidat à l’adhésion.

Bien entendu, il y a aussi des pacifistes en Serbie, des gens qui n’applaudissent pas la guerre meurtrière de Vladimir Poutine. Mais on ne les entend à peine. Par contre, on entend très clairement les slogans : « Les Russes, nos frères, libèrent le pays [l’Ukraine] et on espère qu’ils libèrent le monde entier. » Ils ont le droit de scander de telles inepties, mais l’Union Européenne a le droit de ne pas vouloir accepter des gens qui se sentent mieux avec Poutine, Loukachenko et Al-Assad qu’avec les 27 états-membre de l’Union.

Président Aleksandar Vucic tente maintenant le grand écart. A quelques semaines des élections présidentielles et législatives, il ne veut froisser aucun électeur, ni les électeurs pro-européens, ni les électeurs pro-russes. Si la Serbie a condamné l’invasion russe, le pays a refusé de se joindre aux sanctions prononcées contre la Russie. Mais dans la situation actuelle, on ne peut pas se trouver en même temps du côté de la Russie poutinienne et du côté de la communauté internationale. Selon des sondages récents, 83% des Serbes considèrent la Russie comme un « ami » et il ne faut pas oublier que le pays qui soutient le plus les ambitions serbes dans le Kosovo, est la Russie.

Dans les faits, la Serbie a déjà choisi son camp et il ne s’agit pas du camp européen. Quoi qu’il en soit, les deux dernières semaines auront freiné le processus d’adhésion de la Serbie à l’UE pour des années. Tant pis pour eux.

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