Et pendant ce temps en Grande Bretagne…

La Grande Bretagne, secouée par son « Brexit » auto-fabriqué, cherche à faire les yeux doux aux Etats-Unis. Il sont en train d'offrir la tête de Julian Assange aux Américains sur un plateau d’argent.

Il faut empêcher, coûte que coûte, l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis. Foto: JulianAssangeDefenseFund

(KL) – Le juge du tribunal de Westminster aurait pu déclarer la requête américaine « non recevable », mais à un moment où la Grande Bretagne part dans un isolement politique et économique, ce juge ne voulait surtout pas froisser le nouveau grand frère de la Grande Bretagne, les Etats-Unis. Malgré le fait que l’Union Européenne ait déclaré vouloir protéger les lanceurs d’alerte, les Britanniques donnent donc suite à la demande d’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis où un procès politique l’attend. Un procès qui pourrait se solder par une condamnation à 175 ans de prison. L’Union Européenne doit agir. Maintenant.

Pour éviter que l’Union Européenne n’intervienne dans ce dossier, par exemple en faisant valoir des décisions européennes, la Grande Bretagne a fixé les 5 jours d’audition à la fin février, donc, à un moment où la Grande Bretagne ne fera plus partie de l’Union Européenne. Au mois de février, Londres se fichera de ce que peut penser ou dire Bruxelles.

Le monde entier abandonne Julian Assange sous la pression américaine. D’abord, l’administration Trump a fait plier l’Equateur, jusqu’à ce que Quito accepte l’arrestation de Julian Assange à l’intérieur de son ambassade à Londres, où le fondateur de WikiLeaks avait trouvé refuge et asile pendant 7 ans. A l’époque, Julian Assange était sous le coup d’un mandat d’arrêt suédois pour une histoire de viol qui sentait bon le piège monté, et étonnamment, maintenant qu’Assange ne se trouve plus sous la protection équatorienne, la Suède ne souhaite même plus émettre un mandat d’arrêt à son niveau – et la voie est libre pour les Etats-Unis.

Vendre Julian Assange aux Etats-Unis doit avoir des conséquences pour la Grande Bretagne. Il s’agit là d’une violation des Droits de l’Homme, de la politique européenne et des valeurs européennes de la liberté. Il serait inacceptable de rester bras croisés à regarder les Britanniques et les Etats-Unis continuer leur commerce malsain – il faut que l’Union Européenne agisse maintenant. Soit un pays comme l’Allemagne ou la France propose l’accueil de Julian Assange, soit l’Union Européenne décide en référé de créer enfin un « asile européen ».

Mais la Grande Bretagne est devenue folle. Sur le point de propulser un autre personnage au comportement pathologique au pouvoir en la personne de Boris Johnson, les Britanniques se sont déjà défaits de ces valeurs européennes. Il faut signifier dès maintenant qu’une extradition de Julian Assange serait suivie de sanctions, comme on sanctionne d’autres pays qui ne respectent pas les Droits de l’Homme. Dans une situation où l’économie britannique explosera en cas de « Brexit dur », peut-être des sanctions économiques ramèneraient-elles la Grande Bretagne à la raison.

Différentes initiatives se sont créées pour financer la défense de Julian Assange, des pétitions circulent pour demander la libération du lanceur d’alerte, et vous trouverez tous les liens utiles sur Google. C’est maintenant qu’il faut agir en faveur de Julian Assange, maintenant et non pas quand les Britanniques auront commis l’irréparable. Car une chose est certaine – si les USA devaient arriver à amener Julian Assange sur le territoire américain par la violence, il ne quitterait plus ce pays de son vivant. A l’Union Européenne de faire comprendre aux lunatiques aux commandes à Londres que l’Europe ne laissera pas passer une extradition de Julian Assange et qu’elle punira une telle violation des Droits de l’Homme sévèrement. Enough is enough.

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