Et pourtant, la vie continue…

Quelques linéaments pour un proche avenir

Donald TRUMP Foto: DonkeyHotey/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/2.0Gen

(Marc Chaudeur) – Le COVID-19 tue, et il terrorise le monde entier. Mais il n’empêche pas pour autant la vie de continuer, la Terre de poursuivre son mouvement (eppur si muove !), et le monde de préparer les sédiments pour les événements de demain, et d’après-demain… Catastrophes, promesses, erreurs lourdes de conséquences de « nos » politiciens, tout cela continue de plus belle. Voici un petit prélèvement sélectif pour le weekend, à l’intérieur d’un inventaire plus complet.

D’abord, l’Afrique. On sait que sur le continent africain, un malheur arrive rarement seul. L’arrivée du virus vorace trouvera sur place un fléau très répandu depuis des millénaires, mais particulièrement envahissant cette année : l’invasion des criquets. Actuellement, personne ou presque n’en parle ; mais en ce moment même, de gigantesques nuées de criquets ravagent tout l’Est du continent (et aussi d’ailleurs une partie moindre de l’Asie et de la péninsule arabique) : des dizaines de milliers d’habitants de la belle Ethiopie, de la Somalie, et du Kenya. Le caractère démesuré de ce nuage d’insectes ailés s’expliquerait en partie par le réchauffement climatique : celui-ci entraîne des pluies très violentes et des tempêtes qui donnent à ces bestioles plus qu’il n’en faut d’humidité et de mares fétides où se reproduire allègrement.

Combinée au COVID-19 qui commence à arriver en Afrique, cette invasion produira encore l’une de ces catastrophes aux conséquences sociales largement imprévisibles qu’on a déjà pu observer par le passé. La même remarque générale s’impose sans cesse, et passe sans être suivie d’effets : il faut se préparer.

Il faut aussi se préparer aux effets de l’impéritie, de la négligence et des appétits électoraux des dirigeants états-uniens au Moyen Orient et en Asie, surtout en Corée du Nord. Après avoir réussi à se débarrasser du patron des milices pro-iraniennes, Kassem Solimani, qui se promenait tranquillement en Irak, l’armée américaine a été la cible d’un bombardement à Taji, le 11 mars dernier. Deux soldats américains et un soldat britannique ont été tués. Réaction assez molle des Etats-Unis, qui ont à leur tour détruit un entrepôt d’armes. Voici quelques jours, riposte des milices iraniennes : en direction de l’Ambassade américaine, à Bagdad ; visiblement sans intention de l’atteindre. Message : l’Iran soutient ces milices, et il se vengera un jour ou l’autre vraiment e la mort de Solimani. Message implicite de Trump : nous sommes mous, allez-y, les gars, frappez bien fort ! Et j’ai mon élection à préparer ! Une invitation, en somme. D’autant plus que les pays européens préparent peu ou prou leur départ à partir de cet automne…

Il en est significativement de même pour la Corée du Nord – dont certes, on connaît l’ « amitié » du dirigeant Kim Jong-Un avec Trump, qui l’an dernier, a admiré « la vision » du dictateur pour son peuple. Trump, certes, doit l’envier beaucoup. La semaine dernière, le pays a entrepris de nouveaux essais nucléaires, malgré les récents accords qui stipulaient leur suppression. Réaction de Trump : silence radio. Seule réaction : une lettre à Kim Jong-Un, où Trump lui demande de collaborer aux efforts contre l’épidémie de COVID-19. Ce qu’il vient de refuser aux pays européens ! Oui, décidément, Trump se sent beaucoup plus proche de la Corée du Nord que de l’Union Européenne. Il semble oublier que le gouvernement pseudo-communiste préparent des missiles à longue portée qui menacent aussi bien les Etats-Unis que le Japon et, bien sûr, la Corée du Sud. Mais Trump s’en tamponne le coquillard.

Autre région que l’actualité virale efface encore plus radicalement de la plupart des tablettes : l’Ukraine. Un pays proche de nous ; très proche. Peut-être plus proche encore que nous tendons à le croire, Poutine et FSB obligent… En Ukraine, la guerre continue. Elle a commencé en 2014, quand l’Ukraine a essayé de se détacher réellement, complètement de la Russie, puissance impérialiste. 14 000 morts, 30 000 blessés et un million de réfugiés plus tard, le problème n’est pas résolu : des séparatistes tiennent l’Est du pays et obéissent aux ordres de Moscou. Comme en Moldavie ou en Géorgie. Cette année, les Accords de Minsk ont réussi à installer une sorte de cessez-le-feu blafard, interdisant l’emploi de certaines armes. Ce qui n’empêche pas les pro-russes de tuer et de blesser tous les jours des soldats de l’armée ukrainienne ; y compris dans les zones neutralisées. Maintenant, ils disposent d’un nouveau prétexte pour empêcher l’accès de ces zones aux observateurs internationaux : la quarantaine qu’impose le COVID-19… Les meilleurs médias ukrainiens (dont Kyiv Post) avancent le chiffre de 196 personnes contaminées et de 5 décès dus au virus.

Une grande nouveauté, en tout cas : Volodymyr Zelenskyy, le fameux dirigeant ukrainien, veut négocier directement avec les séparatistes du Donbass. Il rompt ainsi un tabou, ce qui vaut reconnaissance de ces soudards comme partenaires à part entière. C’est là une manière indirecte d’installer Poutine à la table des négociations…

Tout cela est bien anxiogène. On y verrait plus clair, déjà, si Trump ne risquait pas d’être réélu – y compris en Afrique, dont il se soucie comme d’Emmanuel Macron, ce brave jeune fiston pas très bien nourri et sympa auquel il aime bien tapoter l’épaule. Mais hélas ! Hélas ! Trump sera sans doute réélu…

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