Et si les grandes nations boycottaient la prochaine Coupe du Monde ?

Le Président de la fédération de football anglaise ne veut pas accepter la réélection scandaleuse de Sepp Blatter. Il appelle les grandes nations du foot à boycotter la prochaine Coupe du Monde.

Ils étaient contents de se voir attribuer la Coupe du Monde 2018 - mais qui sait si et comment elle se déroulera ? Foto: www.kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Un. Un seul. Un seul délégué de la FIFA a le courage de dénoncer la réélection de Sepp Blatter à la tète de la FIFA, organisation qualifiée par la justice américaine, le FBI et l’IRS comme «une association de malfaiteurs». Greg Dyke, qui avait déjà annoncé à Zurich qu’il refusait de siéger aux côtés de Sepp Blatter, a lancé un appel au grandes nations du football pour que celles-ci boycottent la prochaine Coupe du Monde en 2018 en Russie. Puisque la corruption dans l’attribution de cette Coupe du Monde ainsi que de celle qui devrait se jouer en 2022 au Qatar ne fait plus l’ombre d’un doute, la proposition de Dyke est à prendre en considération avec sérieux. Même si elle n’a aucune chance d’aboutir – le football mondial étant géré par des gens qui ne se distinguent pas par le courage ou pire, qui sont eux-mêmes trempés dans cette affaire.

Un boycott de la Coupe du Monde 2018 en Russie, c’est la seule chose qui ferait vraiment mal au «système Blatter». Les grands sponsors réfléchiront à deux reprises s’ils voudront vraiment injecter des sommes faramineuses dans une Coupe du Monde qui pourra ainsi présenter des matchs aussi excitants que Kazakhstan – Guatemala ou Iles Fidji – Ouzbékistan. Mais pour y arriver, les fédérations nationales des grandes nations du football, devraient faire bloc contre la FIFA de Sepp Blatter et en vue de ce qui s’est passé le week-end dernier à Zurich, il semble exclu que les fonctionnaires du football se rebiffent réellement.

«Un tel boycott n’a de chance d‘aboutir que si au moins 10 grandes nations du football participaient», dit Greg Dyke, «autrement, il ne servirait à rien». Mais qui seraient donc ces grandes nations qui pourraient mettre la pression sur la FIFA ? Greg Dyke cite l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Allemagne, selon lui trois pays «qui ont demandé un changement à la tète de la FIFA et qui continueront à le demander». Mais quid de la France, comme l’Allemagne 2006 et l’Afrique du Sud 2010 également dans le collimateur des enquêteurs américains ? Est-ce que le pays de Michel Platini dont le rôle à Zurich demande à être clarifié, serait prêt à se joindre à un tel bras de fer avec l’omnipuissante FIFA ?

Mais l’idée de Greg Dyke a de quoi plaire. Pourquoi ne pas organiser en parallèle une «Coupe alternative», avec la participation de justement ces grandes nations du football, sportivement largement plus intéressante que la manifestation de propagande qui se déroulera en 2018 en Russie ? Un tel tournoi alternatif mettrait les sponsors devant un choix cornélien. Continuer à supporter un «système Blatter» qui ne se défera jamais plus de cette image de corruption qui lui colle à la peau ou soutenir un tournoi des nations qui s’opposent ouvertement à la corruption et qui défendent ainsi, les vraies valeurs du sport ?

Si l’Angleterre, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, la Suisse et la France devaient organiser une «Coupe contre la corruption» en parallèle de la Coupe du Monde 2018, il est clair que les sponsors et les supporteurs suivraient cette manifestation et non pas une Coupe du Monde de deuxième zone en Russie qui de plus, pue et puera la corruption et la propagande politique.

Ce ne sera pas le dauphin de Sepp Blatter, Michel Platini, qui pourra prendre une telle décision. Son accolade avec Sepp Blatter après sa réélection ressemblait á une scène du «Parrain», c’était un geste de soumission, presque d’excuse. Mais si le but est de secouer les structures pourries du football mondial, ce ne sont pas des gens comme Michel Platini qui pourraient le faire, mais des gens comme Greg Dyke. Allez, Messieurs, un peu de courage !

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