Euh, pourriez-vous nous rendre Sepp Blatter ?
A partir de 2026, la Coupe du Monde de football se jouera à 48 équipes: Si ce nouveau format apportera environ 600 millions d'euros supplémentaires dans les caisses de la FIFA, il tuera cette compétition.
(KL) – Finalement, c’était une erreur de virer le président de la fédération mondiale de football (FIFA), Sepp Blatter. Bien sûr, il s’était rempli les poches, il a dirigé sa fédération comme une sorte de mafia, mais au moins, il a fait attention de préserver les intérêts de ceux qui font réellement marcher le football dans le monde – les supporteurs. Le nouveau format de la Coupe du Monde qui sera en vigueur dès l’an 2026, risque de diluer cette compétition de manière à tuer tout intérêt. Le tout pour que la FIFA encaisse 600 millions d’euros de plus.
48 équipes participeront dès 2026 au « tour final » de la Coupe du Monde, donc environ un quart de toutes les nations membres de la FIFA. Dans 16 (!) poules de 3 équipes, un premier tour proposera des matchs aussi intéressants que, disons, Guatemala – Monténégro ou Fidji – Autriche. Dans ces poules, 2 des 3 équipes se qualifieront pour la phase KO du tournoi. Premier tour, huitièmes de finale, quarts de finale, demi-finales et finale. 80 matchs en tout. Et ce ne sera plus le tournoi des meilleures équipes du monde, mais le tournoi d’un quart de toutes les nations membres de la FIFA. Par rapport au format actuel avec 32 équipes, le nouveau format se traduira par 16 matchs supplémentaires pour lequel le nouveau président de la FIFA Gianni Infantino pourra vendre des droits de télévision, encaisser des sommes faramineuses de la part des sponsors et le tout au prix d’ennuyer les supporteurs à mort.
L’argument avancé par la FIFA est que l’on souhaite ouvrir la Coupe du Monde aussi aux « petites nations », mais avec ce nouveau format, la FIFA réduit surtout les candidats à l’organisation d’un tel tournoi à un petit club de nations élitistes. Il n’y a que peu de pays en mesure d’assurer la logistique d’un tournoi qui obligatoirement, devra se jouer dans 16 villes (une pour chaque poule du premier tour), tout en assurant la logistique et l’afflux de supporteurs venant de 48 pays.
Sepp Blatter n’aurait jamais accepté un tel format. Car, en bon « Don » de son organisation, l’ancien président de la FIFA savait que pour pouvoir se remplir les poches, il fallait garder son produit le plus attractif possible. Et un tournoi « final » auquel participent 48 pays, perdra de son intérêt. Ce qui, à la longue, se traduira par moins d’argent pour les droits de télévision. Moins d’intérêt pour les sponsors. Et surtout, moins d’enthousiasme de la part des supporteurs.
Déjà quelques heures après l’annonce de ce nouveau format malheureux, on spéculait sur les candidats potentiels pour la Coupe du Monde 2026 – dans un monde qui sera alors certainement pas moins préoccupé par les questions de sécurité, les experts arrivaient rapidement à la conclusion que seuls les Etats-Unis seraient en mesure d’organiser une telle manifestation mammouth. Mais le football et les Etats-Unis, cela fait ne colle pas bien. Et on n’ose pas imaginer l’accueil des supporteurs des équipes de l’Algérie, de l’Egypte, de l’Iran ou de la Syrie…
On pensait qu’en virant Sepp Blatter de la présidence de la FIFA, le football mondial allait retrouver sa sérénité et le bon sens. Force est de constater que les choses ne cessent de s’empirer dans le royaume du football.
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