Euh, une bonne semaine à tout le monde…

On aurait aimé vous souhaiter une excellente semaine estivale, sympa et insouciante. Mais les réalités de cet été sont tout, mais pas rassurantes.

Au lieu de fermer les yeux devant les catastrophes du monde, indignez-vous ! Engagez-vous ! Foto: Lucas / Wikimedia Commons / PD

(KL) – C’est la période des vacances. Théoriquement, on pourrait fermer son poste de télévision, laisser le iPad ou smartphone à la maison et profiter de cette semaine où les températures permettront de sortir à nouveau. Mais comment se la couler douce en regardant ce qui se passe dans le monde ? Et quels efforts fournissent les responsables politiques pour éviter les nouvelles catastrophes ?

La cadence de l’actualité est insupportable. On ne sait plus où regarder – et tous les jours, de nouvelles catastrophes se dessinent. Face à la multitude des problèmes du monde, nous avons tendance à oublier qu’à deux heures de vol de chez nous, des guerres battent de leur plein, des crimes odieux sont commis et que nos responsables fassent preuve d’une incapacité totale d’y remédier.

Ainsi, tout le monde a regardé samedi le tirage au sort des groupes de qualification pour la Coupe du Monde de football 2018 en Russie, mais plus personne ne regarde quelques kilomètres plus loin en Ukraine, où les Etats-Unis entraînent des troupes ukrainiennes pour de nouvelles confrontations à la frontière avec la Russie. Pourquoi est-ce que le monde du sport n’a pas boudé ce «personnalité show» de Vladimir Poutine et de son pote Sepp Blatter ? Pourquoi est-ce que l’Europe cautionne ce genre de manifestation, tout en fermant les yeux devant le fait que chaque jour, des gens meurent dans cette guerre non-déclarée entre la Russie et l’Ukraine ?

Idem pour la Turquie qui est un partenaire européen et de l’OTAN et qui profite des ses actions militaires contre l’Etat Islamique pour bombarder les Kurdes dans le nord de l’Irak. Pourquoi est-ce qu’il a fallu des protestations massives pour que la ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, revienne sur ses éloges quant à ces actions militaires ?

Et la Grèce ? Ah oui, la Grèce. On a failli oublier, car le sujet a trop longtemps dominé l’actualité. Pour nous, tout est rentré dans l’ordre. Tsipras a été discipliné par les européens, la Grèce a demandé de nouvelles «aides» au FMI et donc, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le fait que ces «aides» ne font qu’empirer la situation des gens en Grèce, tout en arrangeant la «bonne marche» des affaires des marchés financiers, n’intéresse plus personne. Hoplà, on part en vacances en Grèce et on oublie tout ça.

La xénophobie partout en Europe ? Un détail de l’histoire. Après tout, ce ne sont pas nos oignons. Bien sûr, c’est pas beau que des centres d’accueil pour réfugiés brûlent, mais personne ne leur a demandé venir nous piquer notre tranche de saucisson sur la baguette. On s’indigne un tout petit peu et on passe à autre chose.

«Nous, que voulez-vous qu’on fasse ?», disent les gens. «Nous trimons toute l’année et eux, de toute manière, ils font ce qu’ils veulent». Pas faux. Mais «ils» ne peuvent faire ce qu’ils veulent uniquement parce que nous leurs donnons le mandat pour le faire. Si la responsabilité individuelle dans les drames du monde est effectivement infime, elle existe quand même. Il y a pas mal de choses que nous pourrons faire. On peut s’engager dans des initiatives de solidarité avec les plus faibles que nous, on peut s’engager dans des formations politiques qui veulent changer l’état des choses, on peut assumer une responsabilité dans des associations, groupes et initiatives. Mais on ne peut plus fermer les yeux devant tout ce qui tourne mal dans le monde. Le grand Stéphane Hessel l’avait si bien dit : «Indignez-vous !» Et ensuite, engagez-vous ! Au plus tard, après les vacances…

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