Europe – l’ultra-extrême-droite s’organise
Après les « Conservateurs et réformistes » et « Identité et Démocratie », un troisième groupe d'extrême-droite est en train de se constituer au Parlement européen – les « Patriotes pour l'Europe ».
(KL) – Comme si deux groupes d’extrême-droite ne suffisaient pas au Parlement européen, un troisième groupe est en train de se former, les « Patriotes pour l’Europe » et ce, suite à une initiative du chef du gouvernement hongrois Viktor Orban et du chef du FPÖ autrichien, Herbert Kickl. Si nous sommes encore loin des exigences du Parlement concernant la formation d’un groupe, l’extrême-droite européenne a clairement le vent en poupe.
Actuellement, les partis de l’extrême-droite européenne jouent un peu au « mercato » – le FPÖ devrait d’abord quitter le groupe « Identité et Démocratie » où il siège avec avec le Rassemblement National français, avant de pouvoir s’engager dans un novueau groupe. L’AfD allemande, qui vient juste de se faire exclure du groupe « Identité et Démocratie », pourrait être le prochain parti à rejoindre les « Patriotes pour l’Europe » qui se trouveront aussi en concurrence avec les « Conservateurs et Réformistes » où siègent, par exemple, les « Fratelli d’Italia » de Giorgia Meloni.
Pour former un groupe politique au Parlement européen, il faut disposer d’au moins 23 eurodéputés issus d’un quart des pays-membres. Donc, les « Patriotes pour l’Europe » doivent encore convaincre d’autres partis de quatre pays supplémentaires pour obtenir le statut de groupe politique. Les partis d’extrême-droite en Europe (et il y en a dans tous les pays) auront donc le choix entre trois groupes qui eux, risquent aussi de fusionner un moment donné.
Et pendant que l’Europe regarde les élections en France, la guerre en Ukraine, les difficultés de pays comme l’Allemagne, l’extrême-droite s’organise rapidement. Cette glissade vers l’extrême-droite est dangereuse pour toute l’Europe. Ce ne seront pas ceux qui rejettent l’Europe qui pourront la réformer et la rendre plus efficace.
L’Europe accélère sa descente dans les abîmes de l’ultranationalisme qui, le siècle dernier, a déjà conduit à deux guerres mondiales, causant plus de 100 millions de morts. Est-ce qu’il faut revoir la façon d’enseigner l’Histoire dans les écoles ? Est-ce qu’il sera encore possible de stopper cette peste brune qui s’abat une nouvelle fois sur l’Europe ?
A l’instar de la France, l’Europe se manœuvre dans une crise sans précédent. L’équipe proposée par le Conseil européen, qui veut reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, ne pourra pas résoudre les problèmes, au contraire, elle fait partie des problèmes de l’Europe. 2024 – l’Europe et ses états-membres s’enfoncent de plus en plus…
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