EuroVelo, la mobilité douce pour tous

Souvent méconnues du grand public, les « EuroVelo Routes » ouvrent des perspectives et contribuent à élargir les esprits.

Trois routes EuroVelo traversent l’Alsace, dont la n°5 reliant Canterbury à Brindisi. Foto: MlibFR / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – En des temps où le carburant coûte de plus en plus cher, et l’inflation généralisée impacte gravement non seulement les budgets des vacances, mais aussi ceux des loisirs, ces activités doivent-elles systématiquement être considérées comme accessoires ? Vous avez quatre heures !

Face à une question complexe, les réponses binaires ne sont jamais satisfaisantes. Alors oui, du point de vue de l’économie domestique, et à plus forte raison lorsqu’on a des revenus modestes. Mais non, du point de vue de l’économie psychique, et à plus forte raison lorsqu’on traverse, comme actuellement, une période d’instabilité à plusieurs niveaux.

Vacances et loisirs ne riment pas forcément avec dépenses somptuaires. En France, après l’explosion des ventes de 2020, la transition vers le vélo s’est poursuivie en 2021, et 2022 sera très probablement aussi une année à forte croissance de l’usage de la bicyclette. Alors pourquoi ne pas opter pour des loisirs en randonnées cyclistes et même des vacances à vélo ?

L’Europe, cette Europe des peuples et de la solidarité que nous avons tant à cœur ici, dispose dans 42 pays, de plus de 90.000 km d’itinéraires cyclables labellisés « EuroVelo ». Ces petits visuels carrés présentant sur fond vert un(e) cycliste et auxquels sont associés des carrés bleus portant un chiffre entouré d’étoiles. EuroVelo, c’est 17 routes, traversant de 2 à 22 pays européens, sur des itinéraires allant de 1.125 à 11.500 km.

Il y a donc moyen de voir du pays sans se ruiner, mais aussi de faire de belles rencontres, ces dernières ne pouvant que renforcer le sentiment d’appartenance à une Europe humaine et humaniste. Ceci sans se mettre en permanence en danger sur la route, même si tous les pays européens n’ont pas atteint le même niveau de développement en matière d’infrastructures cyclables.

EuroVelo n’est pas un hybride obtenu en croisant le Guide du Routard avec de Club Méditerranée, mais procède d’une réflexion globale. Seules les routes approuvées par la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF), comptant plus de 500.000 membres actifs, peuvent bénéficier du label EuroVelo dont elle est propriétaire.

Il est possible de tracer un itinéraire grâce aux documents accessibles sur le site EuroVelo et on peut soi-même chercher les lieux d’hébergement, ou alors recourir aux nombreuses offres touristiques d’EuroVelo. Mais là, c’est un autre budget, quoi que certaines restent très accessibles. Donc, après la période estivale, il y a encore moyen de s’extraire quelques jours d’un quotidien laborieux.

EuroVelo s’est fixé, entre autres buts, celui de parvenir dans toute l’Europe à « assurer la mise en œuvre de pistes cyclables de très haute qualité de classe européenne […] en appliquant les meilleures pratiques européennes au-delà des frontières et en harmonisant les normes. » (sic). Mais cela ne concerne pas que les trajets loisirs, car ceux du quotidien sont aussi visés.

C’est là que l’initiative remontant à 1994, prend aujourd’hui encore plus de sens, car elle peut devenir un excellent moyen de mobiliser les élus et les gouvernements des pays concernés.

La Communauté européenne d’Alsace (CeA) est la seule région française traversée par trois routes EuroVelo : la Via Romea Francigena (EV5), la Véloroute du Rhin (EV15) et l’Atlantique – Mer Noire (EV6). Cela devrait fortement inciter ses gouvernants, à y développer d’autres infrastructures cyclables, afin qu’un maillage efficace du territoire soit profitable à tous.

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