Exception madrilène

A l’inverse de nombreuses capitales européennes, Madrid s’oriente vers le tout-automobile.

En juillet 2019, le maire de Madrid José Luís Martínez-Almeida (PP), et la vice-maire Begoña Villacís Sánchez (Ciudadanos), étaient tout heureux de réduire l’espace piétonnier de la rue Galileo, au profit des automobilistes... Foto: Diario de Madrid / Wikimedia Commons / CC-BY 4.0

(Jean-Marc Claus) – Depuis la victoire de la droite à Madrid aux élections régionales de mai dernier, José Luís Martínez-Almeida, qui est maire de la capitale depuis 2019 grâce à une coalition avec Ciudadanos, se sent pousser des ailes. Peu importe si pour obtenir une majorité à l’Assemblée Régionale, sa collègue du Partido Popular (PP) Isabel Natividad Díaz Ayuso, surnommé « la Trump au féminin », s’est alliée avec le parti d’extrême-droite Vox qui la soutient depuis déjà deux ans.

Évidemment, comme partout où droite et extrême-droite se potentialisent pour triompher de concert, ce sont les puissances d’argent qui avancent et la vie qui recule. A Madrid, la gauche n’a pas souvent gouverné la ville depuis les années 1930. Mis a part les dix ans de l’ère Tierno Galván (PSOE) – Barranco Gallardo (PSOE) de 1979 à 1989, seule Manuela Carmena (Ahora Madrid – Más Madrid) a tenu la mairie de la capitale (2015-2019).

Prenant le contre-pied des grandes villes européennes, Madrid s’engage dans le tout-automobile, à l’exact opposé de Barcelone. Des zones antérieurement piétonisées sont rendues aux voitures. Pour Rita Maestre (Más Madrid), ancienne porte-parole de la mairie durant le mandat de Manuela Carmena et conseillère municipale depuis 2015, José Luís Martínez-Almeida est « el alcalde de los coches » (le maire des voitures).

Ce qui n’est pas une plaisanterie, car quand la gauche se mobilise en faveur des déplacements à bicyclette et de l’accroissement du réseau cyclable, le premier magistrat de la ville répond par des projets du style du « Macroparc de Tres Olivos ». C’est à dire, remplacer des arbres par des voitures, pour la coquette somme de 14,8 millions d’€, soit 30.000 € par place de parking.

Sachant qu’en 2021, le m² habitable vaut en moyenne 5.371€ dans la capitale espagnole, avec des variations oscillant de 7.500 à 4.000€ selon les périodes de l’année, et qu’une chambre en résidence étudiante fait souvent de 9 à 12 m², veuillez calculer à la création de combien de potentielles chambres d’étudiants, pourrait servir l’argent investi dans ce projet absurde.

Un projet d’autant plus absurde que, situé dans le district de Fuencarral – El Pardo et le quartier de Valverde, « Tres Olivios » est desservi par le métro , le bus et le train. Mais José Luís Martínez-Almeida, semble depuis son élection en 2019, bien décidé à démonter méthodiquement, tout ce qui fut réalisé par l’équipe de Manuela Carmena pour le bien de tous. Avec le soutien d’une « Trump au féminin », réélue aux élections régionales et gouvernant désormais en coalition avec l’extrême-droite, il a maintenant les coudées franches…

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