Extrême-droite en Allemagne – ce n’est pas fini

Malgré l’implosion de la «Pegida», les tendances d’extrême-droite dans l’est de l’Allemagne persistent. Probablement pour longtemps.

L'extrémisme n'est pas mort - il convient de dédoubler d'attention ! Foto: Kalispera Dell / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Si les antifascistes allemands ont actuellement des raisons pour se réjouir, il n’en reste pas moins que les idées xénophobes, parfois néonazis d’une frange de la population persistent. Même si la tentative d’en faire un mouvement a échouée.

La «Pegida», après la démission de sa direction, se trouve en net recul et le nouveau «parti» que la dame Oertel voulait créer, tourne au ridicule. Le week-end, à Dresde (encore…), Kathrin Oertel voulait suivre la trace de Marine Le Pen, mais avec un succès franchement moindre. La manifestation qu’elle avait annoncé pour 5000 personnes à la mairie de la ville, n’a finalement intéressée que 500 pèlerins qui soutenaient la création de la «Démocratie Directe pour l‘Europe» (DDfE). Il y a des associations d’éleveurs de caniche qui en comptent le double d’adhérents…

A Leipzig, autre fief de l’extrême-droite en Allemagne, la manifestation de la «Legida» (filiale encore plus radicale de la «Pegida») a été interdite – la police ne s’est pas vu en mesure d’assurer la sécurité des manifestants. A croire que ce«mouvement» xénophobe ait définitivement perdu de la vitesse, qu’il est en train de sombrer dans l’insignifiance la plus absolue.

Mais cela, malheureusement, ne veut pas dire que les idées néonazis et xénophobes aient pour autant disparus du pays. C’est l’organisation des adhérents à ce type d’idée qui a échoué – les néonazis allemands retourneront dans leurs trous pour continuer à militer de manière cachée, comme dans le passé. Et ils n’attendront qu’une chose – la prochaine tentative d’organiser cette extrême-droite. Le fait que la «Pegida» ait échoué à cause des ambitions démesurées de ses fondateurs qui se croyaient déjà à l’aube d’un nouveau parti nazi, ne découragera pas les suivant d’essayer à leur tour de fédérer le potentiel d’extrême-droite en Allemagne.

Si aujourd’hui, on peut pousser un «ouf !» de soulagement, il convient de rester très vigilant. La xénophobie est arrivée, partout en Europe, au «centre» de la société, la stigmatisation des citoyens de croyance musulmane bat de son plein et il suffira que des gens un peu plus intelligents et déterminés et moins imbus de leur personne tentent d’organiser à nouveau ce potentiel.

Ce qui est vrai en Allemagne, l’est aussi dans d’autres pays européens. En France, l’ascension du Front National semble impossible à stopper, aux Pays-Bas, en Belgique, un peu partout, les mouvements d’extrême-droite connaissent un essor dangereux.

Si le danger n’est plus dans la rue, si les manifestations «Pegida» tournent au ridicule, si les antifascistes ont le vent en poupe, c’est le moment pour ne pas lâcher les efforts. Le mouvement antifasciste, endormi pendant longtemps faute d’adversaire visible, devrait maintenant s’organiser à l’instar de ce qu’a fait la «Pegida». Créer un réseau national visible, étendre ce réseau au-delà des frontières et tenter de créer un mouvement antifasciste européen, au lieu d’attendre l’émergence des prochains «Pegida». Qui eux, arriveront à coup sûr.

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