Fabienne Verdier : La passagère du silence

La passagère du silence, un ouvrage à recommander sans modération. Foto: Valérie Zorn

Valérie Zorn) – Après des études classiques aux Beaux Arts de Toulouse, Fabienne Verdier part à la découverte de la Chine artistique du début des années quatre-vingt pour approfondir sa formation. Dans cette autobiographie, elle raconte un apprentissage artistique rude, laborieux, mais aussi riche et enthousiasmant auprès des grands maîtres chinois.

Elle y décrit ses fractures, ses efforts, ses revers, ses joies et ses réussites.

J’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai lu et relu. Ce texte est un bijou.

Sa manière d’écrire est claire, directe et franche, ce qui est plutôt rare pour une autobiographie d’artiste. Son écriture est simple et percutante. Pleine d’émotion.

Elle agrippe ses lecteurs et lectrices par le cœur dès les premières pages et le tout se lit presque dans un seul souffle. Un peu comme ses peintures d’ailleurs.

Les lecteurs et lectrices prennent conscience de l’apprentissage de l’art, du travail peu valorisant et épuisant qu’il faut sans cesse reprendre, l’insatisfaction permanente de l’artiste, la quête de la perfection graphique et technique. On découvre aussi un tableau extraordinaire, varié et rare de la Chine profonde des années quatre-vingt. Les écoles, l’administration, l’inquisition du parti, la méfiance et parfois la férocité des autres élèves. Les brimades, la promiscuité, les logements vétustes.

Ce livre permet en outre de comprendre et d’apprécier encore plus le processus créatif, la démarche quasi monacale et méditative de l’excellente Fabienne Verdier.

Je recommande vivement. Notation hiboux : 4/5