Faire du camping en Algarve, malgré la Covid-19

Cette année la clientèle hivernale des campings d’Algarve change, à la plus grande surprise de leurs propriétaires.

La Praia da Amoreira, une des plus belles plages de la Costa Vicentina. Foto: Tiago J. G. Fernandes / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Région méridionale du pays, parfois surnommée à dessein par les voyagistes « l’Andalousie du Portugal », l’Algarve est depuis toujours très appréciée par les touristes. L’actuelle période de pandémie de Covid-19 pourrait laisser penser à l’effondrement total de cette activité. Or, fin janvier, l’agence de presse Lusa rendait compte d’une hausse du taux habituel d’occupation de certains campings, généralement fréquentés par les seuls retraités en cette époque de l’année.

Joaquim Lourenço, président de l’Association des Parcs de Camping de l’Alentejo et de l’Algarve (APCAA), décrivait l’ajout à la tranche d’âge senior, de celle des 40-45 ans. Des résidents inhabituels et pour la plupart installés en vue d’y passer beaucoup de temps, car préférant le confinement au grand air plutôt qu’en ville où ils demeurent. Pouvant télé-travailler, ils n’ont pas hésité longtemps à quitter leurs domiciles urbains.

L’arrivée de cette clientèle particulière, aux besoins numériques spécifiques, a conduit les propriétaires de campings à améliorer leurs accès au réseau internet. Ce qui est un moindre mal, car permettant de maintenir une activité, fut-ce aux deux tiers de la capacité totale des sites, comme l’autorise le gouvernement depuis la mi-mai 2020, après une fermeture totale de deux mois et demi.

Le camping-car est l’option souvent choisie par les étrangers, dont beaucoup de citadins, certains envisageant même de s’installer définitivement au Portugal. Selon l’enquête réalisée par Lusa auprès des résidents britanniques, à propos de la pandémie, le comportement des populations et les choix des autorités, seraient plus responsables au Portugal qu’au Royaume-Uni. Alors, quant à cela s’ajoute la douceur du climat de l’Algarve en plein hiver et la proximité de l’océan, le calcul est vite fait !

Si vite fait que les autorités portugaises étaient obligées au printemps dernier, de faire la chasse aux campeurs et camping-caristes sauvages. Comme par exemple sur la Costa Vicentina, site naturel exceptionnel entre Odeceixe et Burgau, où de nombreux touristes ont été verbalisés. Nous n’en sommes plus là aujourd’hui.

Mais à un moment où les voyages vers le Portugal sont déconseillés par les gouvernements européens dont celui de la France pour des raisons sanitaires, et que le pays a une seconde fois fermé sa frontière avec l’Espagne, il est tout de même cocasse de constater que certains étrangers s’y sentent plus en sécurité que chez eux.

Par ailleurs, le développement du télétravail, dont à long terme les effets néfastes sur la vie sociale et le psychisme des salariés ne sont plus à démontrer, n’a ici que des conséquences bénéfiques sur la santé de ceux qui peuvent se le permettre. Évidemment, les situations rapportées par l’enquête de l’agence de presse portugaise ne sont pas généralisables.

Pourtant, une telle délocalisation, devrait faire partie des options offertes aux salariés. Si tant est que ces derniers supportent le bruit du vent sur les dunes et dans les pinèdes, le grondement de l’océan, ainsi que la proximité avec la faune de ces milieux et bien sûr, l’activité humaine traditionnelle qui s’y perpétue…

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