Feliz Navidad, sin…
Joyeux Noël, sans… ces politiques et potentats d’extrême-droite, aimerait-on souhaiter à nos lecteurs, mais la vague brune se fait de plus en plus proche.
(Jean-Marc Claus) – Le 10 décembre 2006 décédait au Chili, celui dont Mister President Franklin Delano Roosevelt aurait pu dire, comme en son temps de Rafael Leónidas Trujillo Molina : « C’est peut être un salopard, mais c’est notre salopard ! ». Ainsi pouvait-on alors voir à Santiago du Chili, ville où le dictateur était décédé, la banderole souhaitant à qui la lisait, un joyeux Noël sans Pinochet, même s’il avait été conduit par référendum, à quitter le sommet de l’État dès 1990. Le décès de Pinochet fut ainsi pour beaucoup un grand soulagement.
L’extrême-droite, une fois arrivée au pouvoir, ne le quitte jamais en jouant le jeu de la démocratie, comme nous l’avons vu tout récemment avec les manœuvres d’Andrej Duda en Pologne, ainsi que les tentatives de coups d’état aux USA en janvier 2021 et au Brésil en janvier 2023, suite aux défaites électorales de Donald Trump puis de Jair Messias Bolsonaro. Des scénarii qui n’ont rien de nouveau, et dont la répétition est garantie par la nature même de leurs acteurs.
S’il est aujourd’hui acquis pour une majorité de nos concitoyens, qu’Hitler est arrivé au pouvoir par des voies démocratiques, beaucoup semblent oublier que pour l’en chasser, il a fallu une guerre mondiale. Comme ses proches et même lointains parents politiques de notre temps, il se faisait aussi le défenseur des petites gens, alors que lui et sa clique étaient des hypercapitalistes soutenus par de grandes entreprises. Certains grands patrons, amis du Reichsführer-SS Heinrich Himmler, se virent alors attribuer le titre de « Wehrwirtschaftsführer » (chefs de l’économie militaire).
Aujourd’hui, l’extrême-droite est, en la personne de Javier Milei, revenue au pouvoir en Argentine. Le très droitier Benyamin Netanyahou est à la manœuvre au Proche-Orient, où il lutte contre le Hamas, qu’on ne peut qualifier de mouvement humaniste. La Russie est sous l’emprise d’un avatar du KGB façon créature du Dr Frankenstein. Des juifs, des chrétiens et des musulmans soutiennent des politiques d’extrême-droite. En Inde, où l’on pourrait espérer que du cycle des réincarnations, émerge enfin quelque chose d’acceptable, c’est le nationaliste Narindra Modi qui tient les rênes du pouvoir.
Se pourrait-il qu’en France, à l’horizon 2027, Marion Anne Perrine Le Pen dite Marine Le Pen, accède au pouvoir de manière totalement démocratique, après deux tentatives infructueuses, mais entre lesquelles l’influence de l’extrême-droite n’a fait que croître dans le pays ? Demain, il y aura deux semaines que, l’association de facto des votes des Républicains et de la NUPES à ceux du RN, pour s’opposer avec succès à un projet de loi porté par le très contestable Gérald Darmanin, a contribué très largement à faire éclater le plafond de verre.
Que plus personne ne vienne chanter la rengaine du cordon sanitaire, ainsi que la balade du front républicain, car c’est non seulement ridicule, mais surtout malhonnête. Si l’extrême-droite arrive au pouvoir en France, à l’issue des élections présidentielles de 2027, la responsabilité ne pourra en être seulement imputée à Emmanuel Macron, même s’il y aura au demeurant et « en même temps » très largement contribué. Jean-Luc Mélenchon et ses disciples ont sabordé la gauche, qui au début de leur OPA prétendument amicale à l’époque du Front de Gauche (2008), n’était pas si mal en point que cela. Faudrait-il alors, comme le psalmiste, dire « Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ? » et s’attendre à une intervention divine providentielle ? Peut-être pas car, si on écoute les culs-bénits soutiens des politiques fascisants et nazinostalgiques, Dieu serait encarté à l’extrême-droite…
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