Fessenheim… bla… fermeture… bla… arrêt… bla…

Président François Hollande et sa ministre de l’environnement Ségolène Royal ne semblent pas beaucoup se parler – leurs déclarations concernant une éventuelle fermeture de Fessenheim deviennent ridicules.

Fessenheim est très bien situé - pour rayer tout le Rhin Supérieur de la carte en cas d'accident. Foto: (c) Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Est-ce qu’ils se moquent de nous ? Lundi, Président François Hollande a déclaré pour la nième fois qu’il allait fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, que le décret correspondant serait encore publié cette année et que la fermeture n’allait pas intervenir avant 2018. Autrement dit – jamais. Après que Ségolène Royal avait parlé publiquement d’un plan de transformer Fessenheim en usine pour voitures électriques, on se rend de plus en plus compte que la question d’une fermeture de cette centrale qui menace d’ensemble du Rhin Supérieur, n’est que «communication politique».

Tout indique que François Hollande, président le plus impopulaire de la Ve République, ne soit plus président après les élections présidentielles en 2017 – une décision quant à la fermeture de Fessenheim qui n’interviendrait qu’en 2018 n’engage donc pas forcément le gouvernement qui suivra celui en place. Et il y a de fortes chances à ce qu’un gouvernement conservateur revienne sur une décision concernant la fermeture de Fessenheim, du moins, c’est ce que la plupart des potentiels candidats aux élections présidentielles ont annoncé.

Depuis 2012, François Hollande a parlé de la fermeture de Fessenheim, il a nommé déjà trois «commissaires à la fermeture», il a communiqué en long et en large et force est de constater qu’à quelques mois de la fin de son mandat, Fessenheim est toujours en exploitation et puisque le président laisse le soin à ses successeurs de s’occuper de la fermeture, celle-ci risque fort de ne pas avoir lieu.

Dans un premier temps, le gouvernement avait couplée la question de la fermeture de Fessenheim à la mise en service de la centrale de Flamanville, centrale qui présente déjà d’énormes problèmes avant même son lancement. Le deal était simple – pour mettre en service Flamanville, il faut qu’EdF ferme une autre centrale. Ensuite, il y avait – rien. Le dossier de la fermeture de Fessenheim somnolait dans des tiroirs parisiens. Les «commissaires à la fermeture de Fessenheim» s’occupaient certainement de beaucoup de choses, sauf la fermeture de Fessenheim. Le village haut-rhinois devenait même une sorte de lieu de pèlerinage pour des politiques conservateurs qui s’y succédaient pour assurer la population du village qu’en cas de victoire de la droite, Fessenheim pouvait, bien sûr, continuer à tourner. Ensuite, le «plan» de transformer Fessenheim en usine de voitures électriques – annoncé avec beaucoup de bruit par Ségolène Royal pour – tomber dans les oubliettes. Et maintenant, la nouvelle déclaration de François Hollande.

Oui, on a compris – vous voulez qu’on ait l’impression que le gouvernement en place s’engage pour la fermeture de Fessenheim. Mais nous, qui sommes sur place, nous savons bien que rien n’est fait, rien n’est préparé et nous voyons bien que depuis 4 ans, la volonté de fermer cette centrale vétuste n’est pas là. Donc, arrêtez avec vos communications qui, à force de se répéter, deviennent carrément cyniques.

2 Kommentare zu Fessenheim… bla… fermeture… bla… arrêt… bla…

  1. Il y a quand même des signes avant-coureurs de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (il y a aussi une centrale hydraulique …):
    – EDF est en pourparlers avec l’Etat pour des dédommagements qui concerneront aussi des tiers allemands et suisses.
    – RTE (Réseau électrique) travaille sur une connexion directe entre le(s) parc(s) éolien(s) en Champagne-Ardennes et le réseau électrique de la plaine d’Alsace. C’est aussi ça la région Grand-Est …

  2. La région Grand-Est n’a rien à voir là dedans : RTE a 7 délégations territoriales depuis bien avant le charcutage territorial, dont une, celle de l’Est, qui recouvre Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Bourgogne-Franche-Comté…Ah ben voilà la solution! Adoptons le découpage RTE!

    Quant aux signes avant-coureurs, ça fait plusieurs années qu’il y en a sans que rien ne change…

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