Fessenheim, l’Histoire sans Fin

Un nouveau rapport sur la sécurité de la centrale nucléaire, présenté par la fédération anti-nucléaire TRAS à Freiburg, ne fait qu'augmenter les soucis dans la population.

Allons-nous réellement attendre que le problème de Fessenheim se resolve tout seul ? Foto: Florival.fr / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Ah, on était bien en 2012 ! François Hollande venait d’être élu à la présidence française, à Ludwigsburg, il déclarait vouloir coopérer avec l’Allemagne dans le domaine de la transition énergétique, il avait promis qu’il allait enfin fermer la vétuste centrale nucléaire de Fessenheim et dans la région du Rhin Supérieur, on soufflait. Ouf – la plus vieille centrale nucléaire française allait être arrêtée. Moi Président…

Cinq ans plus tard, la centrale de Fessenheim tourne toujours (lorsqu’elle n’est pas temporairement à l’arrêt suite aux innombrables incidents techniques…) et un nouveau rapport présenté à Freiburg, démontre que l’exploitant EdF ne respecte pas toujours les consignes de sécurité de l’ASN, l’Autorité pour la Sûreté Nucléaire. Car suite à l’accident nucléaire de Fukushima, l’ASN avait renforcé les mesures de sécurité des centrales nucléaires en France.

Du moins, c’est la conclusion de l’expert indépendant chargé de cette étude menée par le Dr. André Herrmann de Bâle. Son collègue, le Professeur Jürg Stöcklin, s’est montré étonné que « l’ASN accorde des délais incroyables pour la mise en oeuvre des mesures requises », ce qui fait de Fessenheim « un danger inacceptable pour l’ensemble de l’espace de vie du Rhin Supérieur ».

Que les experts demandent l’arrêt de Fessenheim, ce n’est pas nouveau. Mais EdF joue la montre, demande la prolongation de l’autorisation d’exploitation et outre l’éternelle promesse que la centrale soit arrêtée « dans les meilleurs délais », il ne se passe rien. Les « Commissaires à la fermeture de la centrale de Fessenheim » se sont succédés, l’ancienne ministre de l’environnement Ségolène Royal avait l’excellente idée de laisser le choix de la fermeture ou de la non-fermeture à un organisme difficilement qualifiable d’impartial – EdF.

Les plus grands défauts de Fessenheim sont . Une épaisseur insuffisante de la plaque du sol qui, pour supporter des incidents moyens, est de 300 à 500 cm – à la centrale de Fessenheim, situé dans une zone à activité séismique, elle est de 200 cm. Et parlons du risque d’un tremblement de terre – le rapport critique que ce risque est évalué par EdF selon une méthode qui n’est plus utilisée dans d’autres pays – une méthode plus récente et fiable, utilisée dans le monde entier, n’a pas été utilisée pour évaluer le risque à Fessenheim. D’autres « détails » sont . L’absence d’un système de refroidissement auxiliaire au cas où le système primaire, alimenté par le Rhin, tomberait en panne. Et, en cas d’accident, le système de rétention de la radiation est constitué par un filtre à sable qui, en cas de tremblement de terre, ne serait pas fonctionnel.

Mais quelque part, on sait tout ça. Peut être pas tous les détails, mais à l’exception du village de Fessenheim, la région entière demande depuis de longues, longues années, la fermeture de ce danger permanent. Le nouveau rapport souligne encore une fois que la centrale de Fessenheim devrait être immédiatement fermée – et tout le monde espère maintenant que le nouveau président Emmanuel Macron et son ministre de l’environnement Nicolas Hulot aient enfin le courage de fermer Fessenheim. Avant que ce problème ne se règle tout seul…

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