Fessenheim mon amour… (3/5)

Le scénario dressé par Franck Dautel est tout sauf irréaliste. Heureusement que ce n’est que de la fiction. Une fiction qui pourrait devenir une catastrophe réelle.

Les minutes après le crash, le début de la fin... Foto: U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 3rd class Chad Zenthoefer / Wikimedia Commons / PD

(Par Franck Dautel) – Dans la nuit noire on aperçoit soudain les feux de l’avion et les lumières de ses hublots qui plongent en direction du sol à un angle de 45°.

Une énorme explosion se produit. Un gigantesque champignon de feu et de fumées noires monte dans le ciel et est rapidement balayé par le vent vers le Nord.

Les 73 tonnes de l’A320-200 du vol EasyJet CH n° DS1106, chargé de 24 000 litres de carburant ainsi que les 148 personnes qui s’y trouvent, viennent de s’écraser sur le bâtiment du réacteur N°1 de la Centrale nucléaire de Fessenheim…

L’enceinte de confinement ne résiste évidemment pas au choc, l’énorme explosion qui se produit, aveugle quelques instants les caméras. Des milliers de litres de carburant en feu créés un effet de souffle d’une force incroyable.

La masse de métal en feu a traversé sans mal l’enceinte de confinement du premier réacteur. Elle éventre ensuite le système de refroidissement et ressort de l’autre côté en allant percuter violemment la seconde enceinte. L’intérieur du bâtiment 2 est expulsé avec une force inouïe par une partie de la masse métallique de l’appareil en feu. Le générateur de vapeur explose à son tour. La cuve du réacteur n°1 est grande ouverte, le réacteur 2 brûle et s’est enfoncé profondément dans la nappe phréatique…

L’ensemble du site est en flammes, le carburant en feu à giclé sur une centaine de mètres. Les conduites de refroidissement des deux réacteurs sont détruites, il n’y a d’ailleurs plus de réacteurs…

Les employés sur place sont incapables de faire face à la situation. Ceux qui se trouvaient dans le bâtiment ont tous disparu avec les passagers de l’avion…

De violentes rafales de vent attisent l’incendie qui transforme l’endroit en un véritable enfer. L’ensemble des installations de la centrale est en feu. L’explosion a projeté d’énormes quantités de débris hautement radioactifs de tous côtés jusque dans le canal qui n’est qu’à 80 mètres de là. Le choc a été d’une telle violence qu’il a fragilisé la digue du Grand Canal d’Alsace qui surplombe d’une dizaine de mètres la centrale et rejoint le Rhin au Nord à 16 kilomètres en aval.

20h35 : EDF joint le Préfet du Haut-Rhin pour l’informer de la situation d’urgence radiologique dramatique et conseille l’évacuation immédiate des populations dans un rayon de 40 kilomètres à la ronde.

Les autorités allemandes du Bade-Wurtemberg sont prévenues au même moment et envisagent une évacuation plus large portée à 70 km. Les autorités helvètes hésitent à faire évacuer Bâle car pour l’heure les vents sont favorables mais tout le canton est en alerte maximum.

20h55 : Les sirènes d’urgence retentissent dans les villes et les villages sur plus de 100 km autour de Fessenheim.

Les médias sont informés. On parle d’un accident nucléaire majeur classé au niveau 7 mais uniquement parce que cette échelle est limitée à 7 degrés. Partout dans la région les vents forts tournants véhiculent des quantités affolantes de particules radioactives en direction notamment du Nord et de l’Est.

La panique commence à s’emparer de la population sur toute la région du Rhin supérieur.

23:50 – Le nuage radioactif a touché l’ensemble du territoire alsacien jusqu’à Strasbourg, le plus gros du Bade-Wurtemberg et une partie du Canton de Bâle. La partie la plus concentrée du nuage continue sa route vers le Nord, Mannheim est atteint à 00:45, Francfort à 1:47.

01:27 – Les autorités helvétiques décident d’évacuer le canton de Bâle et ses environs soit plus de 400 000 personnes. Cette évacuation prendra plusieurs jours. Paul, le fils de Patrick sera évacué le 4ème jour.

Mulhouse et sa région, Colmar ainsi que l’ensemble de l’agglomération strasbourgeoise commenceront à être évacuées en début de matinée.

Cette catastrophe est sans précédent. Aucun accident auparavant ne peut se rapprocher ni se comparer aux dimensions de celui qui vient de se produire, ni Tchernobyl ou Fukushima…

Les plans d’évacuation prévus difficilement applicables on va très vite s’en rendre compte…

Lisez la suite demain ici !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste