Festival « Enfance et Nature » : L’ouverture

Lundi soir, à l'Eglise du Temple Neuf à Strasbourg, le Festival « Enfance et Nature » a été inauguré. Interview avec Patricia Jung-Singh, l'une des organisatrices de ce festival.

Patricia Jung-Singh lors de l'ouverture du Festival "Enfance et Nature" lundi soir à Strasbourg. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(Réd) – L’enfance et la nature, voilà un sujet important pour l’avenir de notre société. Dans le cadre d’une belle manifestation, le festival « Enfance et Nature » a été inauguré lundi soir, en présence de nombreuses personnalités. Mais les vedettes de cette soirée n’étaient pas les personnalités, mais les enfants. Eurojournalist(e) a rencontré Patricia Jung-Singh, l’une des organisatrices de ce festival.

Patricia Jung-Singh, vous êtes la fondatrice de la « Fondation Terra Symbiosis », qui organise le Festival « Enfance et Nature » – de quoi s’agit-il ?

Patricia Jung-Singh : Ce festival, la sixième édition, a pour objectif de parler de l’importance du lien à la nature auprès des jeunes enfants, pour leur santé, leur bien-être et puis aussi pour recréer finalement un lien avec le vivant et forger aussi une conscience environnementale. Et ce festival a pour but de parler de ce sujet et aussi de rassembler tous les acteurs dans le milieu de la santé, de l’éducation nationale, de l’éducation, de l’environnement, des médias, les collectivités, les chercheurs.

En fait, on peut essayer de faire se rencontrer justement toutes les personnes qui peuvent s’intéresser à l’éducation de manière générale et au lien à la nature, de se rencontrer, de pouvoir échanger et de créer des nouveaux projets ensemble. Et nous travaillons avec l’Académie de la Petite Enfance.

A une époque où on parle beaucoup d’écologie, d’environnement, il y a quand même quelque chose qui manque, c’est le contact à la nature…

PJS : En fait, il faut raccorder cela avec nos souvenirs d’enfants dans la nature. Le fait d’avoir sauté dans les ruisseaux, joué dans les prairies, dans les forêts, de manière libre et d’avoir nourri en fait, une expérience affective complètement en dehors finalement, de l’éducation au développement durable, aux écogestes. En fait, on ne parle pas de ça, on parle de ce contexte, de cette expérience et en fait, c’est ça qui compte vraiment. Et les chercheurs le disent aussi – ces expériences créent après une conscience environnementale. Et il n’y aura pas de transition écologique si on ne soutient pas ces expériences de nature dès l’enfance. On sait aujourd’hui que les enfants sont très éloignés de la nature, ils sont de plus en plus à l’intérieur. Ils passent leurs journées dans les salles de classe et puis dans les maisons. Donc, c’est vrai qu’on est un peu perdus. Il y a les connexions, sans parler des écrans qui n’améliorent pas les choses. Donc, on parle même de génération hors sol aujourd’hui. Il y a des philosophes comme Baptiste Morizot qui parle « d’amnésie environnementale », donc, d’une génération qui a perdu le souci de la nature. C’est vrai qu’on ne peut pas imaginer aussi après des solutions pour la planète, tant qu’il n’y a pas ces expériences concrètes qui existent. Alors ça, c’est pour le côté philosophique, je dirais, de vision sociétale. On sait aussi que le lien à la nature, ça permet aussi plus de santé, de bien-être pour les enfants. On parle du syndrome de manque de nature où les enfants ont des problèmes d’obésité, de myopie. Les services sont assez alertés justement sur la santé des jeunes enfants et donc là, ça permet aussi que les enfants soient en meilleure santé. Et bien sûr, aussi, qu’ils apprennent mieux. Nous avons une pionnière qui fait la classe dehors depuis plus de 20 ans. On voit aujourd’hui de plus en plus d’enseignants qui font cela. Ça donne un enthousiasme pour l’apprentissage et ça, ça permet, concernant les enfants, aussi de travailler au-delà de la motricité aussi. Cela développe une meilleure ambiance de classe.

Il faut dire que le métaverse n’arrangera rien…

PJS : C’est vrai, on ne parle que de connexion numérique, pourtant, la connexion à la lecture, c’est cela qui compte.

Quand se déroule votre festival ?

PJS : Toute cette semaine, avec des tables rondes jusqu’à dimanche prochain. Samedi, il y aura des spectacles, proposés à Strasbourg et à Mulhouse. Et puis mercredi prochain, ce sera la grande journée avec des tables rondes, des conférences. Il y a cet atelier sur Strasbourg et Mulhouse où on pourra aller dans des cours d’école végétalisées. On pourra accompagner des animateurs nature pour voir comment on peut faire la classe avec aussi des films autour de la classe en extérieur.

Sur quel site peut-on vous suivre ?

PJS : Sur ce site dédié au festival, et aussi sur celui de l’Académie de la petite enfance. Nous avons aussi une page Facebook qui permet de suivre tous les événements du festival.

Madame Jung-Singh, merci pour cet entretien !

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