FIFA : Michel Platini – le fils spirituel de Sepp Blatter

Michel Platini, jadis un footballeur de génie, a déclaré sa candidature pour la présidence de la FIFA. Il sera donc le candidat qui tentera de sauver le «système Blatter».

Le "fils spirituel" de Sepp Blatter Michel Platini n'est peut être pas le candidat pour mettre un terme au "système Blatter". Foto: Klearchos Kapoutsis / Santorini, Grèce / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Pourquoi les choses seraient différentes dans la politique et une grande fédération sportive comme la FIFA ? Lorsque l’on regarde les candidats pour les plus hauts postes, on a du mal à conclure qu’il s’agisse des meilleurs éléments des pays ou des fédérations en question. A moins que l’on soit persuadé que François Hollande, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy soient les personnes les plus intègres, les plus intelligentes et les plus capables en France. Idem pour la FIFA – Michel Platini, actuel président de l’UEFA, fait partie du «système Blatter» que le prochain président de la FIFA aura mission à réformer. Ne faudrait-il pas quelqu’un d’extérieur à ce système que le FBI qualifie «d’organisation mafieuse» ?

«Il y a des moments dans la vie où il faut prendre son destin dans ses mains», a écrit le candidat Platini aux 209 fédérations nationales de la FIFA. Et visiblement, il estime que ce moment-là soit venu – la présidence de la fédération mondiale du football lui tend les bras. Mais sérieusement – ce ne sera pas Michel Platini qui aura la crédibilité pour organiser l‘ère après-Blatter. Considéré comme le fils spirituel de Sepp Blatter, Platini n‘avait pas osé de le renverser lors de la réélection bizarre du Suisse en début de l‘été, dans des conditions rocambolesques, lorsque 7 hauts fonctionnaires se trouvaient déjà en prison à Zurich.

Si plusieurs fédérations continentales ont déjà signalé leur soutien au candidat Platini, cela ressemble plus au maintien du statut quo qu‘à un nouveau départ vers un autre avenir de cette fédération qui va de scandale de corruption à scandale de corruption. A un moment où les inculpés se livrent à une surenchère pour pouvoir déposer en premier, espérant ainsi profiter de la clémence des autorités américaines, il aurait mieux valu présenter un candidat au-dessus de tout soupçon, un candidat extérieur à ce système qui fonctionnait à coup d‘enveloppes glissées sous les portes des hôtels 5 étoiles où les hauts fonctionnaires du football mondial ont l‘habitude de séjourner. Un candidat comme Luis Figo, par exemple ou quelqu‘un d‘autre n‘ayant jamais occupé un poste à responsabilité dans le «système Blatter».

La FIFA et l‘organisation du football mondial a besoin de retrouver une crédibilité perdue lors de l‘attribution des Coupes du Mondes 2018 à la Russie et celle de 2022 au Qatar. Il faut être d‘une naïveté béate pour croire que ces deux décisions aient été prises sans que des sommes énormes n‘aient changé de mains. Alors, est-ce que l’on peut casser ce système depuis l’intérieur ? Le candidat Platini n’a pas la distance nécessaire à ces évènements pour être crédible dans la refonte du football mondial. On n’oublie pas son accolade amicale après la réélection scandaleuse de Sepp Blatter – Platini était parfaitement prêt à accepter un nouveau mandat de Blatter. On ne saura probablement jamais pourquoi, mais on sait déjà maintenant que Platini ne peut pas être le candidat du renouveau de la FIFA.

Ainsi, tout continue donc comme avant. La FIFA, l’une des organisations les plus puissantes du monde du sport, continue à prendre des décisions peu compréhensibles et pas vraiment de nature à redonner de la confiance en cette organisation. Dommage pour le football mondial.

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