Formidable – le mouvement xénophobe «Pegida» implose

La politique est un métier difficile qui ne peut pas se limiter à des slogans xénophobes. La «Pegida» vient de s’en rendre compe. En implosant.

Pourquoi est-ce que le regard de femmes ultranationalistes comme Kathrin Oertel fait toujours froid dans le dos ? Foto: www.blue-news.org / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Ils étaient partis pour sauver l’Occident de l’Islam. Pour ce faire, ils avaient choisi un Bundesland où il est franchement difficile de rencontrer des musulmans, car il y en a pas. En Saxe où la communauté musulmane compte pour environ 0,1% de la population, la «Pegida» avait choisi le thème de l’Islam uniquement pour mieux cacher ses objectifs xénophobes et en partie, néonazis. Mais si la «Pegida» avait réussi à mobiliser quelques milliers d’imbéciles pour ses manifestations, elle a surtout réussi à réveiller le mouvement antifasciste. Face au vent, les fondateurs de la «Pegida» ont jeté l’éponge. Tant mieux.

Le premier à raccrocher, était Lutz Bachmann, personnage étrange, qui avait évité une peine de prison en se réfugiant en Afrique du Sud. Mais au lieu d’y apprendre que le statut de réfugié mérite d’être protégé, il y a développé une sorte de xénophobie des plus abjectes. De retour en Allemagne, il avait trouvé des gens qui partagaient ses idées – un mélange explosif d’anciens fonctionnaires de groupes et de groupuscules néonazis qui, face à la critique publique, niait en bloc leur passé néofaciste. Sans pour autant réussir à tromper les Allemands.

Après la publication d’un «selfie» montrant Bachmann déguisé en Hitler, le fondateur de la «Pegida» était obligé d’abdiquer. Pendant quelques jours, c’est un autre personnage qui s’est présenté en première ligne de la «Pegida» – Kathrin Oertel, qui faisait penser à tout ce que l’Allemagne a offert de moche au monde pendant le siècle dernier. Mais elle aussi était visiblement dépassé par la «Pegida» et le rejet massif que ce «mouvement» a recolté partout en Allemagne, sauf à Dresde, fief des ultranationalistes allemands. Chic – elle aussi a jeté l’éponge, en entrainant dans son sillage, trois autres membres fondateurs de la «Pegida» qui du coup, se trouve sans direction. A croire que le néofacisme ne fait pas recette en Allemagne.

La tentative de Lutz Bachmann de revenir au premier plan, en expliquant que sa collègue Oertel avait démissionné parce qu’elle aurait reçu des menaces de mort émanant du mouvement antifasciste, n’est qu’une faible tentative d’auto-stigmatisation. Qui intéresse les Allemands autant que l’annonce d’Oertel de vouloir créer un «mouvement pour la démocratie directe en Europe».

Mouais. Ils pourront appeler leurs clubs comme ils le voudront, les Allemands ne sont pas dupes. Les Bachmann, Oertel & Cie. ont montré que les ultranationalistes en Allemagne ne sont pas assez forts pour déclencher un mouvement comme dans les années 30 en Allemagne.

Les Allemands, eux, ont apporté la preuve qu’ils ne risquent pas de retomber dans les travers de l’histoire. 70 ans après la fin de la IIe Guerre Mondiale, ils ont montré au monde entier que le fascisme allemand n’a plus aucune chance de menacer la paix en Europe. Les Pegida auront été un élément fédérateur des antifascistes allemands qui eux, s’en trouvent confirmés et renforcés. Quelle bonne nouvelle pour finir la semaine !

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