France + Allemagne = Brésil

En bleu, l'équipe franco-allemande ayant joué comme le Brésil... Foto: PC/FB privée

(Réd) – C’était un match de football pas comme les autres. Dans le cadre du tournoi féminin du Racing Club de Strasbourg, une sélection des élus de l’Eurométropole affrontait une sélection franco-allemande de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau et les élus ont du se rendre compte que personne n’a une chance contre cette combinaison du génie d’improvisation français et la rigueur allemande. Le 3-1 de l’équipe franco-allemande pose de nombreuses questions, surtout au niveau politique…

La sélection des élus de l’Eurométropole jouait un football courageux, volontaire, républicain, mais trop désordonné – il manquait au niveau de la défense, cette rigueur allemande, ce côté « je garde ma position quoi qu’il arrive ». Là-dessus, la sélection de l’Eurodistrict a fait preuve de rigueur et d’organisation et c’est ce qui finalement faisait la différence.

Dans le jeu offensif, la rigueur allemande laissait la place au génie français, donnant lieu à des combinaisons qui auraient donné le tournis à Lionel Messi et CR7 – l’esprit français se transformait vite en 1, 2 et 3 – zéro. Bien sûr, les élus de l’Eurométropole étaient combattifs, volontaires, même inspirés à l’image d’une Jean-Philippe Maurer et d’une Françoise Bey qui faisaient circuler le ballon avec une grande maîtrise, mais ce côté joyeux et enjoué allait coûter cher en défense.

Rapidement menés 0-3, les élus de l’Eurométropole doublaient encore leurs efforts, mais le réalisme des relations franco-allemandes allait primer sur les efforts acharnés des élus qui, après avoir réduit la marque à 1-3, se heurtaient sur cette défense organisée de l’Eurodistrict qui ne laissait plus rien passer.

Politiquement, il convient de tirer les bonnes conclusions de ce match de football en salle. Lorsqu’il s’agit de décisions politiques concernant la région, il faudra faire davantage appel aux compétences réunies des Français et des Allemands. A quoi ça sert de proposer de jolis mouvements offensifs (mais stériles…) si on encaisse trois buts en même temps car on n’a pas pensé à s’organiser comme il le fallait ? Il est grand temps de doter les Eurodistricts de vraies compétences – car, on a vu à la Salle Nicolas Muller, ensemble, Français et Allemands sont plus forts…

Et, pourquoi ne pas procéder à l’instauration de conseillers français et allemands dans les sphères politiques de part et d’autre du Rhin ? Des « conseillers interculturels » pourraient faciliter le rapprochement entre les deux rives qui souvent, est encore freiné par des problèmes aussi rudimentaires que le manque de maîtrise de la langue du voisin.

On attend avec impatience l’édition 2018 – mais on prend les paris : ce sera pareil. France + Allemagne = Brésil. Maintenant, on le sait.