Franco-Allemand : Adieu Berlin ! Bonjour, Berlin !

Il y a 20 ans, l’armée française quittait Berlin, marquant ainsi la fermeture du dernier chapitre de la IIe Guerre Mondiale. Cette semaine, Berlin fete l’amitié franco-allemande.

Cette semaine, Berlin célèbre l'amitié franco-allemande. Foto: Kai Littmann / Eurojournalist

(KL) – 20 ans déjà ! Cinq ans après la chute du Mur de Berlin, quatre ans après l’unification allemande, les Alliées quittaient la capitale allemande, mettant ainsi un terme définitif à la IIe Guerre Mondiale. A l’occasion du départ de militaires (et civils) français, jamais perçus comme des occupants par les Berlinois, mais avec les Anglais et Américains, comme les protecteurs de l’Ouest de Berlin, pendant que l’Est de la ville, devenue capitale de la RDA, était sous contrôle russe, Berlin fait la fête. Sous le titre «Adieu Berlin ! Bonjour Berlin !», des manifestations culturelles, conférences, expositions auront lieu dans la capitale allemande. Et Eurojournalist(e) est sur place pour vous parler du franco-allemand et de la perception de la France loin de notre région frontalière.

Les années d’après-guerre ont laissé des traces à Berlin – positives, cette fois. Différentes structures culturelles et d’échanges franco-allemands existent à Berlin, comme Le Centre Français ou l’Institut Français, mais les échanges ne se limitent pas aux institutions officielles. Pour les Berlinois, il est chic d’aller voir des films en version française au cinéma français, de déguster des plats typiquement français dans la Brasserie de France, le festival de jazz strasbourgeois «Jazz d‘Or» s’exporte tous les ans à Berlin et les liens culturels entre la France et Berlin ne datent pas d’hier.

Voltaire entretenait une relation particulière avec le Roi de Prusse Frédéric II., marquée par une admiration et des incompréhensions mutuelles, et la langue, la culture et les idées françaises d’une société nouvelle se répandirent en Prusse, et au Château Sanssouci à Potsdam, la cour du roi et le roi lui-même s’entretenaient en Français. Tout cela pour dire que les relations franco-allemandes à Berlin et en Prusse ne datent pas d’hier.

Pourtant, la relation franco-allemande n’est pas la même à Berlin que dans la région du Rhin Supérieur. Les échanges le long de la frontière sont quotidiens, on doit travailler dans des dossiers terre-à-terre, se disputer, se chamailler, se retrouver pour trouver des solution communes aux défis communs. A Berlin, les échanges sont plus intellectuels, plus fins, plus raffinés, comme une sortie au restaurant en tenue chic. En même temps, à Berlin, Français et Allemands se rencontrent à chaque fois à nouveau, avec ce petit battement du cœur face à l’inconnu(e), une excitation que l’on cherche en vain dans les supermarchés dans nos villes frontalières.

Dans le Rhin Supérieur, le franco-allemand est davantage une affaire de famille, qui fonctionne également les jours gris de l’année, qui a quelque chose de rassurant. A Berlin, c’est le «grand franco-allemand». Est-ce mieux ? Est-ce moins bon ? Ni l’un, ni l’autre, c’est différent et c’est complémentaire. Et donc très bien ainsi.

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