Franco-Allemand : on avance !

Les commissions des affaires européennes de l’Assemblée nationale et du Bundestag se sont rencontrés fin de la semaine dernière à Strasbourg – et on dirait que le « franco-allemand » avance.

Les députés allemands et français ont préparé "Elysée 2" - à Strasbourg. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – « Nous faisons de vrais progrès », dit Michael Link, « je sens une vraie volonté autant du côté français que du côté allemand de faire avancer les choses ». L’homme sait de quoi il parle. En 2012/13, il était ministre fédéral des affaires européennes et connaît le sujet sur le bout des doigts. Même son de cloche chez Sylvain Waserman, chef de file des députés français qui ont, avec leurs homologues allemands, élaboré le « Rapport Transfrontalier », document qui constitue une véritable feuille de route pour une intégration franco-allemande et européenne. Mais en quoi exactement font-ils des progrès ?

Ce groupe travaille sur plusieurs choses à la fois. D’une part, et ce dossier est peut-être le plus important, il prépare le nouveau traité franco-allemand, généralement surnommé « Elysée 2 ». Ce dernier fixera l’étendue de la coopération franco-allemande, tout en introduisant des innovations des plus intéressantes, comme la création d’une « zone à dérogation » le long du Rhin permettant d’expérimenter des projets qui ne correspondent pas totalement aux lois en vigueur dans l’un, dans l’autre ou dans les deux pays.

Mais le travail des députés allemands et français ne s’arrête pas là. Ce groupe parlementaire franco-allemand sera pérennisé, comme l’a suggéré Sylvain Waserman dans son rapport, pour structurer de manière régulière les échanges entre les deux parlements. D’après ce que l’on entend, cette pérennisation serait déjà actée et ceci constitue sans doute un rapprochement entre les deux parlements qui permettra d’envisager, à l’avenir, certaines politiques communes.

Ce rapprochement franco-allemand ne pourra être que bénéfique pour les deux pays, mais surtout pour l’avenir européen. Car la relation franco-allemande a effectivement vocation à devenir le « moteur de l’Europe », image souvent utilisée, mais jamais vraiment mise en œuvre.

Pour la ville de Strasbourg, cette rencontre hors capitales est également importante. A un moment où certaines déclarations de la chancelière Angela Merkel ont pu irriter les Français, suggérant notamment qu’un « single seat » du Parlement Européen serait souhaitable (en utilisant de manière assez maladroite le terme « single seat » utilisé par les défenseurs du siège du Parlement Européen à Bruxelles), cette rencontre entre les deux parlements à Strasbourg constitue un signal clair – le Bundestag, tout comme l’Assemblée Nationale, reconnaît le statut de la ville de Strasbourg comme capitale européenne et haut-lieu de la réconciliation franco-allemande. Il serait souhaitable que ce groupe de parlementaires franco-allemand choisisse de siéger régulièrement à Strasbourg, à l’interface entre les deux pays qui pèseront lourd sur l’avenir franco-allemand.

En vue des avancées que les parlementaires allemands et français réalisent actuellement, on comprend Michael Link  (« Nous faisons de vrais progrès… »)… Qu’ils continuent sur cette lancée !

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