François Giroud a vu venir le danger

L'élection de Donald Trump fait penser à une célèbre citation de Françoise Giroud.

Où nous conduiront Donald Trump et son second Mike Pence ? Foto: DonkeyHotey / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – La grande journaliste, écrivaine et femme politique Françoise Giroud l’avait dit il y a déjà longtemps : « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » Là, le monde vient de se prendre Donald Trump dans la gueule, prêtre de la haine, de l’exclusion, d’un nationalisme extrême.

Seulement quelques heures après l’annonce du résultat des élections présidentielles aux Etats-Unis, le monde politique revenait à la normale. Comme toujours lorsque le monde ne sait pas sur quel pied danser face à des énormités politiques. Epaulés par les experts qui estiment qu’il ne faut rien exagérer, les chefs des gouvernements du monde ont majoritairement plié le genou devant celui qui deviendra le 45e Président des Etats-Unis. En le félicitant et en annonçant vouloir coopérer avec lui. Bien. Peut-être en tant que fournisseurs pour le projet du mur qui devra séparer les Etats-Unis et le Mexique ? Il ne faut rien exagérer ? Comment disait Françoise Giroud déjà ?…

L’extrême-droite européenne jubilait, essayant de s’accrocher au train nommé Donald, montrant où les populistes voudraient nous embarquer une nouvelle fois. Françoise Giroud ? « Ainsi commence le fascisme… c’est lui ? Vous croyez ? » Oui, il faut le croire lorsque le gotha de l’extrême-droite européenne applaudit l’extrémiste et xénophobe Donald Trump.

Et l’homme est maintenant président des USA ! Donald Trump n’est plus la menace, mais la réalisation de cette menace, disposant en plus de la majorité dans les deux chambres législatives américaines. Il ne reste donc plus que l’espoir, exprimé par de nombreux experts, que les Républicains puissent contrôler le président Trump. Mais comment contrôler Donald Trump ? Lors des primaires chez les Républicains, il a su s’imposer, à la fin même contre les ténors de son propre parti qui s’étaient détournés de lui. Comment est-ce que les Républicains contrôleront l’homme qu’ils n’ont pas pu contrôler pendant les presque deux ans qui précédaient les élections et qui dispose aujourd’hui non plus du statut de « candidat », mais de celui de « l’homme le plus puissant du monde » ?

On dirait que Françoise Giroud a eu raison, qu’il est déjà trop tard pour l’expulser. On vient de le prendre dans la gueule. Et avant que cette bête ne s’empare de tout, il faudra prendre très au sérieux les prochaines élections, en particulier en 2017 en France et en Allemagne et en 2019 les élections européennes. Ces échéances seront peut-être notre dernière chance d’envoyer d’autres élus dans les parlements pour tenter d’y empêcher le pire.

« Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » (Françoise Giroud)

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