František Zvardon – « Guadeloupe » (115)
L'actuelle série de František Zvardon – la Guadeloupe ! Pendant tout l'hiver, le grand photographe et Eurojournalist(e) vous plongeront dans les couleurs des îles !
(KL) – Les traces et vestiges de l’Histoire comportent souvent des choses positives et des choses négatives. Comme « La Mahaudière », une « habitation » du 18e siècle qui se trouve à Anse-Bertrand sur l’île de Grande-Terre en Guadeloupe. L’endroit, exploité comme sucrerie et distillerie jusqu’aux années 1950, est aujourd’hui un musée qui lui, n’évoque pas les belles années du rhum, mais la triste époque de l’esclavage. František Zvardon a toujours été impressionné par les contrastes entre les lieux et leur histoire, car ce qui est beau aujourd’hui, peut parfaitement avoir un passé noir, comme c’est le cas de « La Mahaudière ».
« La Mahaudière », cette grande « habitation » (propriété / exploitation) date de 1770, composée d’un grand moulin à vent, d’une sucrerie avec une grande cheminée en briques jaunes, d’une vaste cotonnerie et de cases où devaient vivre les esclaves. En 1828, 147 esclaves travaillaient sur cette habitation d’une taille d’alors 145 hectares.
Le nom « La Mahaudière » évoque encore aujourd’hui un procès en l’an 1840, entre l’esclave Lucille et son maître Jean-Baptiste Douillard Mahaudière, accusé de séquestration et de torture sur cette femme esclavisée. Lucille, elle, était soupçonnée d’avoir empoisonné Madame Douillard Mahaudière (que son peu délicat mari avait tué lui-même). Victor Schoelcher en personne avait alors fait le déplacement pour assister à ce procès. Verdict : Jean-Baptiste Douillard Mahaudière a été acquitté et Lucille vendue à un autre propriétaire.
« L’Habitation La Mahaudière » fait aujourd’hui partie du circuit « La Route de l’Esclave – Traces mémoires en Guadeloupe », qui regroupe 17 lieux emblématiques qui documentent cette terrible époque de l’esclavage.
La visite de cette « habitation » donne une bonne impression de la vie à cette époque. Si l’endroit est d’une grande beauté, les murs y sont des témoins des souffrances d’êtres humains que d’autres êtres humains avaient traité comme du bétail.
Merci, František !
Nous vous recommandons vivement de profiter des derniers jours de la dernière exposition de František Zvardon, « Toute une vie » à l’Espace Apollonia (jusqu’au 2 février). Et pensez aussi à son dernier livre « L’Alsace et au-delà – un voyage entre rêve et réalité », paru aux Éditions de la Nuée Bleue !

© František Zvardon
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