František Zvardon – « Les Mains de la Vie » (3)

© František Zvardon

(KL) – Équateur, l’an 2000. František Zvardon a effectué une expédition sur les hauteurs des Andes où le soleil frappe fort. Comme au Tibet ou en Éthiopie, les gens y avaient immédiatement senti la nature de la démarche du photographe. Sans recherche d’un « scoop », sans jugement, František Zvardon documente la vie des gens ailleurs.

 Ces mains, marquées par ce soleil fort et sec, cherchent à cacher de manière ludique le visage de cette enfant. Le geste est le même chez tous les enfants du monde entier. « Je ne te vois pas, alors, tu ne peux pas me voir non plus… ». Ainsi, les mains deviennent une sorte de protection, créent un espace privé, permettent de garder ses distances avec autrui.

Mais évidemment, František Zvardon n’est pas un personnage intrusif, il ne photographie jamais une personne contre son gré. Cette photo est le résultat d’un échange plein d’humour et de tendresse, un message pour le monde.

Aujourd’hui, 24 ans plus tard, on se pose la question ce que cette enfant est devenue. Est-elle restée sur les hauteurs des Andes, dans cette région aride et difficile à vivre ? Est-elle parti vivre et étudier à Guayaquil, la capitale de l’Équateur ? On ne le saura jamais, mais on sait qu’en l’an 2000, elle s’est trouvée en compagnie de František Zvardon qui l’a immortalisée, même si on ne connaîtra jamais son visage.

En regardant ces mains qui sont différentes et quand même identiques aux mains ailleurs dans le monde, on se rend compte que nous sommes tous des locataires de cette planète et que nous partageons tous notre sort sur cette terre. Encore une belle leçon d’humilité…

© František Zvardon