František Zvardon : L’espoir est en chacun de nous

Le photographe-explorateur František Zvardon, Alsacien de cœur, vit le confinement dans un cadre certes paradisiaque, mais moins évident qu'on ne pourrait le penser...

Cet arc-en-ciel est également en vous - utilisez le temps qui vous est imparti pour le découvrir ! Foto: (c) František Zvardon 2020

(František Zvardon / KL / MC) – Chères Alsaciennes, chers Alsaciens, cela fait 40 jours que nous vivons, dans les quatre coins du monde, cette catastrophe sanitaire et un confinement qui remet en cause de nombreuses libertés qui, en temps normal, constituent une évidence pour nous tous. Je suis seul sur cette magnifique île de Guadeloupe. Mes mouvements sont limités, et la seule voie que je peux emprunter librement est celle qui mène au cœur de la nature, une nature à la fois merveilleuse et dangereuse. Les endroits que je découvre m’amènent à faire des pauses, à réfléchir, à me confronter à moi-même et à ma vie. Et, comme depuis le début de mon expédition-photo, je veux partager avec vous quelques unes de mes pensées, car l’Alsace, les Alsaciennes et Alsaciens sont quotidiennement avec moi, même à l’autre bout du monde.

Puisque je passe quasiment tout mon temps confiné dans la nature, j’y vis de manière extrêmement simple, dans une petite hutte dans la forêt, en me nourrissant de légumes et de fruits, en m’adaptant le mieux possible à cette forte chaleur humide qui fait que mes habits me collent à la peau. En journée, je marche des kilomètres et des kilomètres, souvent pour ne rentrer qu’avec une ou deux photos que je pourrai utiliser dans le livre-photos que je suis venu réaliser ici. Un guide local que j’ai rencontré m’a mis en garde : parfois, des gens se perdent dans cette forêt dense, et dans ce cas, on n’envoie même pas d’équipe de recherche. Personne qui s’y perd ne peut y survivre, et il est impossible de retrouver quelqu’un dans cette forêt dense. Je suis donc seul face à cette nature merveilleuse, et je me pose les mêmes questions que vous, en Alsace.

Comment se présentera le monde après cette terrible crise sanitaire ? Quelle y sera ma place ? Est-ce que ma vie continuera comme avant, lorsque je serai rentré en Alsace ? Assis aujourd’hui au bord de la mer, ce magnifique arc-en-ciel devant moi, je me rends compte que l’avenir, que l’espoir ne sont pas des choses extérieures, mais que nous les portons en nous. Même si ce n’est pas évident de l’admettre dans une période où nos repères disparaissent, le plus grand cadeau, nous l’avons déjà reçu – la vie sur une planète qui est d’une richesse et d’une beauté extraordinaires. Cette Terre, elle nous appartient, comme notre vie nous appartient.

Celui qui vous dit qu’il n’a pas peur vous ment. Le tout, c’est de donner leur juste importance aux choses, et ainsi, de surmonter sa peur. Quand je suis dans la forêt, je sais que je n’ai pas droit à l’erreur. Une erreur au milieu de cette nature me serait fatale. Donc, je planifie chacun de mes pas, je suis attentif, j’élimine le plus possible les sources d’erreur. Et je me programme pour un retour sain et sauf. Donc, mon espoir, je le travaille et finalement, nous sommes tous dans la même situation.

En confinement, vous réfléchissez comme moi aux lendemains, à ce que la vie vous réserve, et je sais que beaucoup de gens sont actuellement déprimés et ne voient plus le bout du tunnel. Mais le bout du tunnel arrivera assez vite, et il convient de se programmer maintenant sur les vraies valeurs de la vie. Utilisez ce temps qui vous est imparti de manière inattendue !

Regardez ce merveilleux arc-en-ciel, la mer dans toute sa majesté, ce ciel bleu et infini ! Cet arc-en-ciel est également en vous – profitez du temps dont vous disposez maintenant et découvrez-le. Ainsi, à la fin du confinement, vous pourrez le poursuivre et peut-être vous orienter vers plus de lumière, plus de couleurs et plus de bonheur !

Je suis avec vous en pensées, très cordialement,

Votre

František Zvardon

(c) František Zvardon 2020

(c) František Zvardon 2020

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