František Zvardon – « Mon Alsace » (7)

Dans cette série, František Zvardon invite les lecteurs et lectrices d'Eurojournalist(e) à une découverte de l'Alsace. La première partie est consacrée au Pays de Saverne.

© František Zvardon

(KL) – František Zvardon connaît bien le Pays de Saverne. Vous vous en rendrez compte au fur et à mesure de cette série et il est vrai, Saverne est une petite ville très intéressante avec une histoire très mouvementée.

Parfois, un photographe, même de renommée internationale, doit faire des recherches sur les objets qu’il immortalise avec son appareil photo. Comme la statue de ce « vieux Savernois », un Dieu avec des cornes et des serpents. Si on arrive à déterminer à peu près l’époque de la réalisation de cette statue, il est déjà plus difficile de savoir de quel Dieu il s’agissait. Mais là, la curiosité du photographe ne connaît pas de limite !

Des divinités cornues existent dans différentes religions. Comme Pan, le Dieu grec de la nature, cornu et portant souvent une grappe de raisins. Mais ça ne peut pas être lui, car les anciens Grecs ne sont jamais venus à Saverne. Alors Bacchus, le Dieu du vin ? Possible, car du temps des conquêtes romaines, les réalités gallo-romaines voulaient qu’on y tolérait aussi les divinités romaines et les Romains intégraient les divinités des contrés conquis dans leur propre mythologie. Mais Bacchus, comme Pan, était toujours représenté avec des grappes de raisins, ce qui n’est pas le cas ici. Cette statue représente une divinité cornue avec des serpents. Mais quelle divinité correspondait à cette image ?

D’après nos recherches, il s’agit de Cerunnos, un Dieu gaulois. Et du coup, on comprend mieux. Car Cerunnos, membre important du panthéon celtique, était adopté dans la culture gallo-romaine dont Saverne était un centre, avec des colonies importantes, même plus importantes qu’à Strasbourg où Argentorum était surtout un grand campement militaire. Mais à Saverne, la « pax romana » était pleinement vécue, ce qui explique pourquoi Cerunnos y a sa place.

Et qui était donc Cerunnos ? Ce Dieu incarnait le cycle biologique de la nature, la vie et la mort, l’hiver et le printemps, les cycles éternels. Associé au cerf dont il porte les cornes, il est souvent représenté avec des serpents, ce qui symbolise sa maîtrise du monde animalier. Par ailleurs, il représentait également la puissance masculine et la fécondité. Et puisqu’il avait été accepté dans la mythologie gallo-romaine, il a tout à fait sa place à Saverne, petite ville qui surprend par sa beauté, son histoire et son potentiel. Pour les reste, les historiens en culottes courtes que nous sommes, nous déclinons toute responsabilité pour l’exactitude de notre analyse…

© František Zvardon

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