#FreeFariba : 300 days and more…

Après la libération de Roland Marchal, à l'issue de 9 mois de captivité dans des conditions plus que difficiles, Fariba Adelkha, demeure détenue à Téhéran, depuis maintenant plus de 300 jours.

Ces lettres, portées lors d'une manifestation pour la libération de Fariba Adelkha, disent "liberté"... Foto: Laurent Gayer, avec l'accord du FR Support Committee

(Jean-Marc Claus) – Suivant cette affaire depuis que nous en avons eu connaissance, Eurojournalist(e) demeure aux côtés du Comité de soutien des deux chercheurs. L’immense soulagement ressenti lors de la libération de Roland Marchal, ne peut masquer notre inquiétude grandissante au sujet de Fariba Adelkha. Inquiétude partagée par d’autres soutiens. Aux dernières nouvelles, Roland Marchal, très éprouvé par sa détention, va bien. Il remercie celles et ceux qui se sont, ici et ailleurs, mobilisés pour demander activement sa libération. Cependant, sa compagne et consœur, dont le procès ouvert le 03 mars 2020, fut aussitôt reporté à une date encore indéfinie, connaît, malheureusement, une situation bien moins enviable.

Le 30 mars 2020, cela faisait 300 jours qu’elle avait été arrêtée. Ses 49 jours de grève de la faim et un très long sit-in de protestation dans les couloirs de la prison d’Evin l’ont, en plus des conditions de détention plus que pénibles, considérablement affaiblie. Le milieu carcéral iranien est frappé avec une telle violence par la pandémie de Covid-19, que les autorités ont libéré des dizaines de milliers de prisonniers. La solidarité internationale et notamment européenne, se manifestant envers l’Iran pour l’aider à faire face à cette crise sanitaire, les chercheurs étant à l’œuvre pour trouver remèdes et vaccins, il serait alors logique de ne plus voir de scientifiques emprisonnés dans le Monde, notamment en Iran. Souvenons-nous, à ce propos, que Cyrus-le-Grand (601-530 av JC), proclamant l’égalité des droits pour tous les citoyens de l’Empire, ainsi que la liberté de culte et de conscience, fut après la prise de Babylone (539 av JC), à l’origine de la première déclaration des droits humains. Mais ça c’était avant, notamment bien avant 1979, année de la proclamation de la République Islamique d’Iran.

Cependant, le régime dit « des mollahs », n’est surtout pas à confondre avec Al-Qaïda, l’État Islamique, Boko Haram et autres officines salafistes djihadistes. Pourtant, sanctions états-uniennes aidant, pour l’opinion publique, c’est bien trop souvent le cas. Ce qui n’aide pas plus à la libération de Fariba Adelkha qu’à l’évolution de l’Iran vers plus de libertés individuelles. Très schématiquement, les mouvements salafistes djihadistes cités plus haut, procèdent tous de l’islam sunnite, alors que la République Islamique d’Iran, issue de la révolution de 1979 contre le shah, est chiite. Pour les USA, qui se sont faits méchamment virer d’une partie de l’échiquier moyen-oriental en 1979, région dont ils avaient promu le Shah d’Iran gendarme, associer mouvements salafistes djihadistes barbares et actuel régime iranien est, en terme de manipulation des masses par la désinformation, une véritable aubaine. L’axe du mal comprendrait ainsi, l’ensemble du monde musulman, sunnites et chiites confondus, à l’exception très certainement, des pétromonarchies toujours en affaire avec l’Oncle Sam.

Il n’y a pas plus, d’un côté les méchants musulmans opposés aux gentils chrétiens, que les gentils chiites opposés aux méchants sunnites ! Mais, contrairement aux mouvements djihadistes salafistes, que d’aucuns se plaisent à associer à l’Iran, ce pays possède des structures et des institutions auxquelles il est possible de s’adresser et avec lesquelles nos démocraties occidentales peuvent négocier. La libération de Roland Marchal le démontre parfaitement. Ainsi, militer pour la libération de Fariba Adelkha, nécessite, sans pour autant se dédire, de considérer le régime iranien comme un vis-à-vis, à défaut d’un alter ego. Mais aussi, sachant ce pays cruellement touché par la pandémie de Covid-19, lui apporter l’aide et le soutien que les principes élémentaires d’humanité nous commandent.

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