#FreeFariba : Iran et Covid-19

Chaque 16 du mois, Eurojournalist apporte son soutien à Fariba Adelkhah par un article lui étant consacré et/ou parlant de l'Iran.

Les données fournies par le gouvernement iranien sur la pandémie de Covid-19 n'ont rien de fiable. Foto: Behzad Alipour / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Selon la BBC, les chiffres des décès causés par la Covid-19 en Iran seraient trois fois plus importants que les 14.405 annoncés par DAESH le 20 juillet 2020. Le service persan de la BBC ayant accès aux chiffres officiels, la réalité s’approcherait des 42.000 le 3 août 2020 selon le média britannique, et nous sommes aujourd’hui un mois plus tard…

Idem pour le nombre de contaminations : 278.827 vs 451.024, sachant que l’Iran compte 83,27 millions habitants, soit juste un peu plus que l’Allemagne. Quant au premier cas enregistré le 22 janvier, il n’a été officialisé qu’un mois plus tard. Pourquoi tous ces tripatouillages de statistiques ? Tout simplement parce que, selon la BBC, l’épidémie a débuté au moment de l’anniversaire de la fondation de la République Islamique et des élections parlementaires. Ceci dit, en France la proximité du premier tour des municipales a aussi conduit à quelques arrangements avec l’épidémiologie.

Le Monde publiait le 11 août 2020 un article allant dans le sens des allégations de la BBC. C’est ici Mohammad-Reza Mahboubfar, un officiel iranien, qui, dans le quotidien Jahan-é Sanat, contestait les chiffres fournis par le gouvernement. Révélations qui provoquèrent la fermeture du journal le lendemain de la publication de l’article.

La stratégie choisie par le gouvernement iranien semblerait être celle de l’immunité collective. Une option désastreuse dont sont revenus d’autres pays tels que le Royaume-Uni et la Suède. Selon Contrepoints, le but serait double pour Téhéran  : ne pas dépenser les réserves de liquidités du Guide Suprême et, « grâce » aux pertes massives de vies humaines, empêcher un soulèvement de la population. Selon l’Humanité, en Inde, en Iran ou aux USA, l’épidémie serait du pain bénit pour les intégristes.

Mammon – le dieu de l’argent et Pâpâ – le principe surmoïque suprême, ne peuvent que faire bon ménage quand il s’agit d’abuser, tant de la crédulité que de la sincérité des braves gens. Alors, pourquoi se priver de trafiquer les statistiques ? Or, le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI) faisait état le 22 août de 92.900 décès dans 394 villes, et dénonçait depuis le 19 avril les mensonges du président Hassan Rohani.

Ce n’est pas sans –mauvaises– raisons que l’Iran a refusé poliment au mois de mars le déploiement d’une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF), assimilant tout de même cette organisation non gouvernementale à une force étrangère. Les ultra conservateurs iraniens ne se privant pas d’accuser, via la presse et les réseaux sociaux, les humanitaires d’espionnage.

Fariba ne fait heureusement pas partie des victimes de la pandémie. Elle a même retrouvé son énergie et elle en aura besoin car les espoirs de réduction de peine se sont évanouis. Cette mesure ne s’applique pas aux détenus administrés par les Gardiens de la Révolution. Fariba peaufine actuellement ses œuvres sur bois et cuir, qui feront l’objet d’une exposition virtuelle dès que le comité de soutien en aura obtenu photos et explications.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste