#FreeFariba : le verdict

Incarcérée en Iran depuis le 5 Juin 2019, Fariba Adelkhah a enfin eu connaissance du verdict rendu à l'issue de son procès.

La prison d'Evin, à Téhéran, où est détenue Fariba Adelkhah depuis le 05 juin 2019. Foto: Ehsan Iran / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Jean-Marc Claus) – Ouvert le 3 mars 2020 à Téhéran, le procès de Fariba Adelkhah, interrompu le jour même puis reporté au 19 Avril, a débouché sur un jugement mis en délibéré et dont la sentence s’est faite attendre. Au matin du 16 mai, le verdict est tombé : 5 ans de prison ferme pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et un an pour « propagande contre le régime ». Une décision strictement politique, comme le souligne son Comité de soutien. Cette condamnation fait d’elle, selon Ouest France, une victime de la « diplomatie des otages ».

Sous le choc mais néanmoins peu surpris, le Comité de soutien entrevoyait un tel dénouement. Fariba Adelkhah avait refusé de   renoncer à ses recherches pour bénéficier d’une éventuelle liberté conditionnelle. Il lui avait aussi été laissé entendre, l’Iran ne reconnaissant pas la double nationalité, une possible expulsion vers la France si elle renonçait à sa nationalité iranienne. Ce à quoi, selon France Info, elle s’est refusée car dans un cas comme dans l’autre, cela aurait eu valeur d’aveu de culpabilité.

D’après son Comité de soutien, son avocat va faire appel de ce jugement. Procédure devant aboutir dans les 3 à 4 mois. Sachant que les condamnations en appel ne peuvent être supérieures à celles décidées initialement, on peut espérer un éventuel allègement de la peine. Mais rien n’est moins sûr dans ce procès qualifié de kafkaïen par Béatrice et Jean-François Hibou, responsables du Comité de soutien.

La diplomatie française ne reste pas inactive, d’après Ouest France. Comme pour Roland Marchal libéré le 21 Mars en échange de Jalal Ruhollahnejad, un ingénieur iranien détenu en France et dont les USA demandaient alors l’extradition, il serait question de possibles négociations concernant Assadollah Assadi, un autre détenu iranien, mais cette fois-ci en Belgique.

Ce qui ne simplifie pas les choses et, à plus forte raison parce qu’ il s’agit d’un diplomate accusé d’avoir fomenté en 2018 un attentat fort heureusement déjoué par l’arrestation de ses protagonistes à la frontière franco-belge. Le projet consistait à tuer des centaines de personnes, dont des personnalités telles que Bernard Kouchner et Ingrid Betancourt, lors d’un meeting d’opposants au régime se tenant à Villepinte. Le couple Assadi avait à cette fin fait provision de triperoxyde d’acétone (TATP), un puissant explosif.

Plus que jamais mobilisé, le Comité de soutien de Fariba Adelkhah ne baisse pas les bras. Il envisage diverses actions pour le 5 Juin, date anniversaire de son incarcération, en vue d’exprimer sa solidarité et de montrer aux gouvernements, tant français qu’iranien, sa détermination. Solidarité et détermination, entièrement partagées par Eurojournalist.

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