#FreeFariba : Les nouvelles sont mauvaises…

Chaque 16 du mois, Eurojournalist apporte son soutien à Fariba Adelkhah par un article lui étant consacré et/ou parlant de l'Iran.

La Prison de Salomon, un haut lieu du zoroastrisme. Foto: Bernard Gagnon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Sans chercher à parodier Stéphane Eicher, nous devons pourtant reconnaître que les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent. Les conditions de détention de Fariba Adelkhah ne connaissent aucune amélioration. La justice iranienne, toujours soumise aux Pasdarans (Gardiens de la Révolution) selon le Comité de soutien de la chercheuse franco-iranienne, ne tient aucun compte de sa double nationalité, et son procès a été purement politique.

La marge de manœuvre de la diplomatie française, déjà très faible, s’amenuise suite au rapprochement irano-chinois, ainsi qu’avec les incertitudes générées par les résultats des élections de février en Iran et de novembre prochain aux USA. Fin juillet la nouvelle du transfert de Kyllie Moore-Gilbert, solidaire l’hiver dernier de la grève de la faim de Fariba, vers une prison de sinistre réputation située en plein désert, a forcément un effet délétère sur le moral de Fariba. Ce séjour dans un milieu encore plus hostile que la prison d’Edin pourrait être fatal à la chercheuse australo-britannique déjà très affaiblie.

La Perse, décrite en 1884 par le géographe Élisée Reclus (1830-1905) recèle nombre de sites d’une valeur inestimable, dont le Takht-e Souleyman (Trône de Salomon), 400 km à l’ouest de Téhéran, dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan Occidental. C’est un monticule de forme ovale ayant en son centre un étang. A l’ouest se trouve un autre monticule appelé Zendan-e Souleyman (Prison de Salomon), la légende disant que le Roi Salomon y enfermait dans un puits… les génies coupables.

On peut se demander si l’actuel Iran, héritier de l’antique Perse, ne rejouerait pas dans le temps présent, fût-ce à son corps défendant, quelque chose de son passé. Mais d’une façon infiniment moins glorieuse, car les génies coupables qu’enfermait le Roi Salomon dans le puits de Zendan-e Souleyman n’étaient pas des chercheurs de renommée internationale !

Aucun pays ne peut se prévaloir d’une histoire sans pages sombres. Mettre aujourd’hui l’Iran au ban des nations d’une manière rédhibitoire reviendrait aussi à clouer au pilori tous les pays qui ont participé et participent encore à la gigantesque partie d’échecs géopolitique se jouant au Moyen-Orient. La République Islamique d’Iran constitue une petite page de l’histoire de ce pays dont la civilisation est l’une des plus anciennes du monde.

Évidemment, tout cela n’arrange en rien la situation de Fariba Adelkhah et de Kyllie Moore-Gilbert. Cependant, aucune des deux n’apprécierait que l’Iran soit perçue exclusivement à travers le prisme de la Révolution Islamique de 1979, et de ses actuels prolongements.

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