#FreeFariba : Mangeons avec Fariba !

Chaque 16 du mois, Eurojournalist(e) apporte son soutien à Fariba Adelkhah, par un article lui étant consacré et/ou parlant de l'Iran.

La « caponata », un plat sicilien que l’on trouve tout autour de la Méditerranée en différentes déclinaisons. Foto: Joanbanjo / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Courant juillet, le comité de soutien de Fariba Adelkhah adressait un mail circulaire à tous ses contacts, les invitant à « Manger avec Fariba, pour penser à elle… ». Une initiative originale, sous forme « d’appel culinaire », pour reprendre les mots de Béatrice Hibou du comité de soutien, demandant d’imaginer des recettes de cuisine respectant certaines contraintes, à lui envoyer pour qu’elle puisse en transmettre une par jour à Fariba, toujours en résidence surveillée à Téhéran.

Les contraintes sont les suivantes :

- simplicité et petites quantités, car pas de visites autorisées, excepté la famille proche
- poisson rare et pas forcément de bonne qualité à Téhéran, bien qu’à une centaine de kilomètres au Sud de la Mer Caspienne
- porc, lapin et canard non disponibles sur le marché
- veau, bœuf, agneau et poulet disponibles sur le marché
- exclusion de toute boisson alcoolisée, y compris le vinaigre
- abondance de fruits et légumes frais et secs sur le marché, ainsi que d’herbes aromatiques et d’épices
- pas de cuisson au four, car Fariba n’en dispose pas

Cuisiner et manger ensemble sont autant d’actes éminemment sociaux. Claude Lévi-Strauss, lorsqu’il publiait en 1964 « Le cru et le cuit », faisait figure de précurseur dans l’étude sociologique, ethnologique et anthropologique de l’alimentation. Depuis, des plus sérieuses aux plus loufoques, les analyses foisonnent. Claude Fischler, chercheur dont les travaux sont à classer dans la première catégorie, souligne dans un article publié par Le Monde, que la « caponata sicilienne » fait partie de ces plats qui « dans certaines régions, charrient l’histoire, les peuplements, les conquêtes, les influences culturelles ou religieuses, concentrent le temps et l’espace. » (sic). OK klein Fariba PIC EJ

L’ingrédient manquant à Fariba pour la réaliser sera le vinaigre, substituable par un jus de citron, comme cela se fait dans de nombreuses autres recettes. Quant aux câpres, la zone de répartition botanique du câprier incluant les rives iraniennes de la Mer Caspienne, il y a tout lieu de penser qu’elle pourra s’en procurer. Pour le reste, cela ne devrait pas poser de problèmes, et la cuisson se faisant à la poêle, il n’y a donc pas besoin de disposer d’un four.

Pour cuisiner une « caponata » avec Fariba, suivons la recette du chef Angelo Citiulio en cliquant ici. Et libre à chacun(e) de la décliner dans ses variantes à la mode de Catane avec pignons et basilic, à la mode de Trapani agrémentée d’amandes, à la mode de Téhéran selon l’inspiration de Fariba, et à la mode de chez vous, selon vos goûts. Mais la « Caponata avec Fariba », c’est le choix d’Eurojournalist(e), qui lui a déjà été transmis via son comité de soutien. Charge à vous qui suivez cette chronique, si vous le souhaitez, de participer à l’opération « Manger avec Fariba, pour penser à elle… », en adressant vos recettes à sa collègue et amie Béatrice Hibou : beatrice.hibou@sciencespo.fr.

 

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