Frontière – l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau s’exprime

L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau est la seule administration ayant répondu à nos questions concernant la situation à la frontière entre Strasbourg et l'Ortenau. Voici ses explications.

La situation autour de la frontière entre la France et l'Allemagne n'est toujours pas très claire... Foto: Viviane Philippe / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La situation à la frontière entre la France et l’Allemagne n’est pas claire. De part et d’autre de la frontière, différents règlements sont en vigueur qui eux, sont souvent différents ou même incompatibles. Les textes des décrets ne sont pas cohérents non plus, ainsi, le « règlement fédéral » en Allemagne ne dit pas les mêmes choses que le « règlement du Bade-Wurtemberg ». Dans ce chaos, nous avons posé des questions à différentes administrations en France et en Allemagne. Une seule a répondu – l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau par sa Chargé de Presse Katrin Neuss. Voici ses réponses.

Madame Neuss, selon le règlement sur l’entrée sur le territoire allemand publié dans le Journal Officiel (« Bundesanzeiger »), désormais, on distingue trois niveaux pour les « zones à risques » qui pourraient avoir des conséquences importantes pour les travailleurs frontaliers. Pourtant, le texte publié dans le Journal Officiel ne stipule pas les critères pour cette classification. Si nous comprenons bien, que les travailleurs frontaliers peuvent se rendre en Allemagne SANS présenter un test actuel (« règle des 24 heures ») à condition qu’ils vivent dans une « zone à risque niveau 1 ». Lors d’une entrée sur le territoire allemand en venant d’une « zone à risque 2 ou 3 », même les travailleurs frontaliers doivent présenter un test négatif de moins de 48 heures. A quel moment, comment et par qui sera décidé qu’une région comme le Grand Est passe d’un niveau de risque à une autre ?

Eurodistrict / Katrin Neuss : Exact, désormais, on distingue trois niveaux pour les « zones à risque » à l’étranger. Outre les zones à risque connues (zones à risque 1, listées sur le site internet de l’Institut Robert Koch – RKI), on a déterminé les « zones à haute incidence » (zone à risque 2, régions présentant des incidences particulièrement élevées) et les « zones à variantes virales » (zone à risque 3, régions présentant des mutations du virus) – donc, des régions qui présentent un risque particulier.
La classification est effectuée par le Ministère fédéral de la Santé, le Ministère des Affaires 2trangères et le Ministère fédéral de l’Intérieur.

Pour l’instant, aucune définition précise avec des critères claires concernant la classification en « zones à haute incidence » ou « zones à variantes virales » n’a été publié, tout comme les compétences, le « qui fait quoi ». Nous, comme d’autres acteurs concernés au niveau local et régional, espérons disposer rapidement d’informations, surtout dans la mesure où vendredi, le Conseil Européen a discuté d’une harmonisation des règlements au sein de l’Union Européenne. Nous avons déjà envoyé une demande en ce sens et nous attendons les réponses.

Si un travailleur frontalier venant d’une zone de niveau 2 ou 3, doit présenter un test de moins de 48 heures lors de son entrée sur le territoire allemand, cela voudrait dire concrètement que tous les travailleurs frontaliers devraient se faire tester au moins toutes les 48 heures. Est-ce que la France dispose de structures de test ouvertes le soir en dehors des heures de travail et capables d’effectuer des tests et d’établir les attestations pour de milliers de travailleurs frontaliers ? Que se passera-t-il si la logistique ne permet pas d’effectuer ces tests ? Et qui en assumerait le coût ?

ED / KN : Concernant ces questions, nous ne disposons pas encore d’informations officielles. Mais le cas que vous évoquez nous semble très difficile à réaliser sur un niveau logistique. Les acteurs locaux, les centres de test et les communes arriveraient très rapidement à leurs limites et une telle situation constituerait également une contrainte pour les personnes concernées. Il se pose donc la question suivante : Est-ce qu’il sera possible de maintenir la « règle des 24 heures » actuellement en vigueur également au cas où la France, et en particulier la Région Grand Est, serait classée dans une autre catégorie pour éviter de peser trop sur les systèmes. En tant qu’Eurodistrict, nous soutenons une telle approche.

Est-ce que vous pouvez confirmer que, selon le « règlement Corona du Bade-Wurtemberg », l’entrée sur le territoire allemand pour des raisons touristiques ou pour faire ses courses, est soumis aux obligations d’auto-déclaration et de quarantaine et donc, interdit dans la pratique ?

ED / KN : Oui, car selon § 2 Abs. 2 Nr. 1 du règlement Corona concernant la quarantaine lors de l’entrée sur le territoire allemand, la « règle des 24 heures », donc, l’entrée en Allemagne sans être soumis aux obligations d’auto-déclaration, de test et de quarantaine, ne s’applique que lorsque le déplacement en Allemagne ne s’effectue pas principalement pour des raisons de tourisme ou pour faire des courses. Dans la pratique, l’entrée en Allemagne pour faire du tourisme ou pour faire ses courses, n’est donc pas possible.

Est-ce que nous verrons à nouveau des contrôles massifs à la frontière pour contrôler le respect de ces nouveaux règlements ?

ED / KN : C’est la Police Fédérale qui est responsable des contrôles à la frontière. Selon nos informations, la Police Fédérale ne se prépare actuellement PAS pour une reprise des contrôles massifs.

Actuellement, il n’y a que des contrôles du respect des règles d’entrée sur le territoire qui sont effectuées par la Police du Land et la Police locale.

Nous avons entendu que la police aurait effectué des contrôles à proximité de la frontière et ce, devant les grands supermarchés et qu’à cette occasion, des Alsaciens auraient été verbalisés. Est-ce que vous pouvez confirmer cela ?

ED / KN : Non, pour l’instant, nous n’avons pas eu de retours de ce genre. Si la Police du Bade-Wurtemberg nous a confirmé sur notre demande qu’elle effectue des contrôles aléatoire partout dans le Land, pour contrôler le respect des mesures en vigueur, il n’y a PAS de contrôles ciblés devant les supermarchés.

Ou, pour demander plus directement – est-ce que les Alsaciens ont encore le droit de faire leurs courses dans l’Ortenau ou pas ?

ED / KN : Seulement lorsqu’il s’agit de travailleurs frontaliers ou si le passage de la frontière vers le Bade-Wurtemberg se fait pour des raisons professionnelles, pour participer aux cours dans les établissements scolaires, pour des raisons familiales ou médicales et ce, dans le cadre de la « règle des 24 heures ». Pour tous les autres, c’est non.

Madame Neuss, merci pour ces précisions !

2 Kommentare zu Frontière – l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau s’exprime

  1. Vielen Dank.

    Wie sind die Bestimmungen in die andere Richtung was Touristik, Einkaufen und Arbeiten angeht? Auch Frankreich hat ja Regeln erlassen.

    • Das ist momentan noch nicht ganz klar. Wir bemühen uns um Informationen. Inzwischen wird auch von Frankreich bei der Einreise ein aktueller Test verlangt, allerdings momentan nur von Reisenden, die per Flugzeug oder Schiff in Frankreich ankommen. Allerdings wird bereits in den kommenden Tagen mit einer deutlichen Verschârfung der Massnahmen gerechnet, auch in Frankreich.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste