Fumée blanche au-dessus de Berlin

Les Verts, le SPD et le FDP se sont mis d'accord pour former le nouveau gouvernement allemand. Foto: ScS EJ

(KL) – C’est (presque) fait, il y a de la fumée blanche au-dessus de Berlin. « Habemus un nouveau gouvernement ! ». Le SPD, les Verts et le FDP ont lancé l’opération « Oser davantage de progrès. L’Union pour la liberté, la justice et une politique durable », comprendre : la nouvelle coalition au pouvoir à Berlin. La nouvelle équipe entend mener une politique ambitieuse, elle souhaite investir massivement dans les infrastructures, les écoles, la couverture numérique du pays. Mais il y a aussi l’urgence pandémique. Ainsi, le chancelier en devenir Olaf Scholz (SPD) a annoncé la mise en œuvre d’une cellule de crise et d’une cellule d’experts à la chancellerie.

Cette nouvelle coalition présentera effectivement des innovations. Pour la nouvelle mandature, les trois partis travailleront à la même hauteur des yeux, il n’y aura pas de parti « dominant », comme il n’y aura pas de « partenaires junior ». Chacun des trois partenaires se voit octroyer les portefeuilles de ministres qui correspondent aux compétences respectives et à première vue, 4 ans intéressants attendent l’Allemagne politique.

Ainsi, le SPD obtient la chancellerie et les ministères de l’intérieur, de la défense, de la santé, du travail et des affaires sociales, de la coopération et du développement et du bâtiment. Les Verts, eux, auront un nouveau « super-ministère » économie et protection du climat, le ministère des affaires étrangères, de l’environnement et de la protection des consommateurs, de la famille, des femmes et de la jeunesse, de l’agriculture et de l’alimentation. Les libéraux du FDP s’occuperont des finances, des transports et du numérique, de la justice et de l’éducation et de la recherche.

Dans cette configuration, chacun des trois partenaires pourra s’exprimer dans les domaines où ils disposent de compétences particulières. Si cette coalition promet aussi pas mal de discordes, les trois partis partent dans cette aventure avec la volonté de trouver des compromis dans l’intérêt de l’Allemagne. Après l’ère Angela Merkel, il s’agit d’une configuration bien plus vivante.

Toutefois, ce nouveau gouvernement n’est pas encore en place. Avant de pouvoir procéder, les adhérents des trois partis doivent encore avaliser ce projet de coalition. Pour ce faire, les trois partis organisent dans les 10 jours qui viennent, des « petits congrès » où on s’attend à ce qu’une grande majorité des trois partis donnera son feu vert à cette nouvelle coalition. Et du coup, il est fort possible que pour la première fois depuis 16 ans, l’allocution du Nouvel An ne soit pas prononcée par Angela Merkel, mais par Olaf Scholz. Après tant d’années, ça fera bizarre…