Game, set and match – Australia

L'Australie a pris la seule décision possible : elle expulse Novak Djokovic qui avait voulu contourner les règles Covid du pays pour participer à l'Australian Open à Melbourne.

Novak Djokovic vient de perdre les sympathies des fans dans le monde entier... et le droit de rester en Australie. Foto: James Boyes from UK / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – « Est-ce que les gens naissent égaux en droit ? », se demandait Maxime Le Forestier. En ce qui concerne l’Australie, il faut croire que oui. Novak Djokovic, peut-être le meilleur joueur de tennis actuellement, vient d’en avoir la confirmation. Les règles Covid s’appliquent en Australie, qu’on soit ministre, citoyen lambda ou joueur de tennis. Pour accéder au pays, il faut remplir certaines obligations vaccinales et le fait que Djokovic ait refusé de s’y conformer, lui coûte maintenant la participation au premier tournoi du Grand Chelem de l’année.

La Cour Fédérale à Melbourne a donc confirmé la décision du ministre de l’immigration Alex Hawke d’annuler le visa de Novak Djokovic qui a du quitter l’Australie pendant la nuit. Cette décision était importante, car une « exception Djokovic » des règles sanitaires en vigueur, aurait crée des tensions entre le gouvernement et les millions de citoyens australiens qui eux, endurent, comme le reste du monde, des mesures restrictives depuis deux ans.

Djokovic paie maintenant ses comportements des deux dernières années. A plusieurs reprises, le tennisman avait contourné et ignoré les règles sanitaires dans différents pays, il avait activement participé à la création de clusters lors de sa « Tournée Adriatique » où joueurs et fans avaient fait la fête dans le cadre des tournois de cette série qui elle, a du être arrêtée puisqu’elle causait trop de cas de maladie. Ses comportements à différentes occasions lui avaient même valu un « honneur  » qui n’en est pas vraiment un : il est devenu la figure de proue des « Querdenker » dans le monde entier.

Heureusement que l’Australie ne se trouve pas à proximité de la Serbie. Car le cas Djokovic a pris des dimensions incroyables. La Serbie, qui pourtant connaît aussi des règles sanitaires, parlait d’un « scandale politique », de « discrimination » et reprochait à l’Australie de « malmener » le joueur. Il est franchement ridicule que le gouvernement serbe transforme cette situation en scandale diplomatique. Sa famille, dans un délire incompréhensible, comparait Djokovic à Jésus – et si l’Australie était un pays voisin de la Serbie, il faudrait aujourd’hui craindre le pire aux frontières…

Mais il aurait été impossible d’expliquer aux milliards de personnes dans le monde entier que ce qu’ils vivent depuis deux ans, ne s’applique pas à un jeune millionnaire serbe pour la seule raison qu’il sache mieux taper dans une balle que d’autres. Le monde entier subit des restrictions, et ces restrictions s’appliquent que l’on soit riche ou pauvre. Une « Lex Djokovic » aurait eu des conséquences néfastes sur l’acceptation de ces règles sanitaires et ce, non seulement en Australie, mais dans le monde entier.

Novak Djokovic, lui, paiera cher sa tentative de frauder pour participer à ce tournoi du Grand Chelem. Cette histoire le suivra partout et il restera dans les livres d’histoire du tennis non pas comme un joueur extraordinaire, mais comme le chef de file des « Querdenker » internationaux et comme celui qui avait tenté d’obtenir un traitement de faveur après que sa fraude avait échouée. Lors des prochains tournois, il faut qu’il s’attende à des sifflements et sans doute, l’un ou l’autre sponsor réfléchira si le Serbe est vraiment le meilleur ambassadeur de leurs marques…

L’élimination de Djokovic du tableau des Australian Open profite au joueur italien Salvatore Caruso qui avait échoué lors des qualifications, mais qui prend, en tant que « Lucky Loser », la place de Djokovic. Certes, l’Italien n’est « que » 150e joueur mondial, mais il a un avantage non-négligeable – il est vacciné… Mais plus important, l’Australie vient d’envoyer un message puissant au monde entier : Les règles sanitaires s’appliquent à tout le monde. Car un jour, nous voulons tous retrouver une vie plus normale…

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