Gauche, extrême-gauche, ultra-gauche

Juste une mise au point, et peut-être même un peu au poing, histoire de sortir du confusionnisme ambiant.

Le drapeau rouge est l’un des emblèmes de la gauche, mais pas le seul. Foto: BeZet / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Attaquant l’extrême-droite uniquement durant les périodes électorales, en appelant au sempiternel vote-barrage qui, marchant de moins en moins bien, risque fort en 2027 d’amener la haine au pouvoir, la macronie se délecte à propos des forces politiques de gauche, d’un confusionnisme que certains médias entretiennent. Confusionnisme d’autant plus grand, que la culture politique et les connaissances historiques de nos contemporains, fondent comme la banquise en proie à un réchauffement du climat, imprédictible selon un certain président à l’avenir incertain.

La gauche en France, c’est pour faire simple, le Front Populaire. C’est-à-dire l’arc politique historiquement composé des communistes, socialistes, radicaux et divers gauches. En somme, ceux qui à divers moment de l’histoire du pays, l’ont gouverné ou ont participé à son gouvernement. Nous leur devons beaucoup d’avancées sociales, mais ils n’en ont pas le monopole, pour reprendre un fameux aphorisme giscardien de 1974, qui n’a finalement pas permis au président de se faire réélire en 1981. La gauche existait bien avant le Front Populaire et le Programme Commun, car la Révolution Française n’a pas été portée par des idées de droite, et elle existera bien après le mariage de raison qu’est l’actuelle NUPES.

L’extrême-gauche, très minoritaire en France, est à gauche de la gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), ex-Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Lutte Ouvrière (LO), le Parti Ouvrier Indépendant (POI), ex-Parti des Travailleurs (PT), l’Union Communiste Libertaire (UCL), la Fédération Anarchiste (FA), le Parti Communiste Ouvrier de France (PCOF) et divers groupuscules. En somme, des mouvements politiques dont certains ont eu jusqu’ici quelques élus, mais n’ont jamais gouverné le pays ou participé à son gouvernement.

La France Insoumise (LFI), est-elle un parti d’extrême-gauche, comme le prétend l’actuelle rhétorique macroniste ? Et bien non, pas plus que le Parti Communiste Français (PCF), également ciblé par la même manœuvre de désinformation. Comme son mentor François Mitterrand, Jean-Luc Mélenchon sait passer des alliances avec l’extrême-gauche, quand il y a électoralement des bénéfices à en tirer, mais la ligne politique globale de LFI reste à gauche, comme le souligne Louis Mollier-Sabet sur Public Sénat.

L’ultra-gauche, ultra minoritaire en France, est un chiffon rouge agité par le pouvoir macroniste, afin de discréditer la gauche, et par conséquent, préserver l’extrême-droite, pour en faire son principal adversaire lors des prochaines consultations électorales. Une stratégie totalement dépassée, mais dont les cabinets de consulting ayant open bar à l’Elysée, se fichent comme de leur première chemise, au nom du profit immédiat. Si en 2027, les chemises brunes de l’extrême-droite accèdent au pouvoir en France, la macronie et ses officines de conseil se gavant d’argent public, devront en être tenues pour responsables.

L’ultra-gauche existe néanmoins, mais reste une tendance groupusculaire, que la Fondation Jean Jaurès analysait très justement dès 2017, en soulignant sa tendance au confusionnisme, au complotisme et à l’antisémitisme. C’est plus l’ultra-droite, dont on connaît les réseaux et les exactions, notamment en Alsace et dans la Capitale des Gaules, qu’il faut craindre et combattre, car c’est elle qui sera le bras armé de l’extrême-droite, une fois celle-ci arrivée au pouvoir.

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