Germanofilms propose un regard authentique sur l’Allemagne

Das Gothe-Institut und das Cinéma Odyssée trauen sich an ein schwieriges Thema - den deutschen Propagandafilm. Foto: Terra-Filmkunst / Wiki

(KL) – Dans le cadre du cycle «Germanofilms», l’Institut Goethe et le cinéma Odyssée à Strasbourg présentent jeudi 10 avril (20h30) et samedi 12 avril (12h15) un long métrage particulier. Il ne s’agit pas d’un film du cinéma contemporain, mais d’un film de 1941, réalisé par Helmut Käutner, et qui est un film de propagande nazi. Si l’histoire de «Auf Wiedersehen, Franziska» (L’heure des adieux) semble relativement anodine à première vue, ce film faisait partie intégrante de toute une machinerie de propagande et de manipulation.

Helmut Käutner, un des géants du cinéma allemand d’après-guerre, n’est pas le seul ayant participé à ce genre de film de propagande subtile. La distribution se lit comme le «Who is Who» allemand de cette époque cinématographique. Hans Söhnker, Marianne Hoppe, Rudolf Fernau, Margot Hielscher, Evelyn Künnecke, pour ne citer qu’eux, ont fait partie de l’équipe de tournage dans les studios de l’UFA qui à l’époque, étaient sous les commandes de Joseph Goebbels.

Le film est un appel cinématographique aux femmes allemandes en cette année de guerre 1941, transportant le message que la femme allemande doit remplir son rôle à la maison, à la «Heimatfront», et donc s’occuper de l’éducation des enfants et du soutien du mari qui lui, doit s’absenter en permanence.

Le film avait été interdit par les Alliés après la guerre et ce n’est que depuis les années 80 qu’une version (raccourcie de 9 minutes) peut être montée.

«L’heure des adieux» raconte l’histoire d’un jeune couple qui se rencontre, qui se marie, qui a des enfants et qui doit faire face à l’adversité de la guerre. Michael est journaliste de guerre et doit partir, partir, partir et chaque départ pourrait être le dernier. Mais Franziska supporte héroiquement son sort, fait partie de cette force tranquille qui soutient la guerre et les soldats depuis la patrie.

Le film portait un double message – celui qui s’adressait aux femmes et qui les engagait à subir la situation sans se plaindre et un autre message visant à rassurer les hommes qui partaient à la guerre et qui se souciaient de ce qui pouvait arriver aux leurs pendant leur absence.

L’institut Goethe et le cinéma Odyssée font preuve de courage de montrer ce film. Mais ils ont raison – en l’an 2014, il doit être possible de regarder un tel film sous un angle historique, en découvrant les mécanismes de la manipulation, en analysant le rôle de la culture et des artistes dans des systèmes totalitaires. A voir absolument.

Jeudi, 10 avril, 20h30
Samedi, 12 avril, 12h15
Cinéma Odyssée, Strasbourg
“Auf Wiedersehen, Franziska / L’heure des adieux”
Un film de Helmut Käutner, 1941, 93 min., v.o.s.t.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste