Germany’s next top chancellor

Les Allemands en veulent aussi un... Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Comme les Français, les Allemands aussi sont fatigués de l’éternelle dualité droite-gauche qui règne dans les deux pays depuis presque toujours. Ainsi, lors d’un sondage organisé par la chaîne d’information n-tv et RTL, 57% des sondés ont déclaré pouvoir envisager de voter pour un nouveau parti du centre, une sorte de vivier destiné à récupérer tous ceux qui se sentent trahis par les partis politiques. La question posée par les sondeurs était explicite : « Pourriez-vous envisager de voter pour un nouveau parti au centre, à l’instar du mouvement lancé par Emmanuel Macron en France ? ». Réponse : oui. Pour 57%. L’Allemagne en marche?

Les prochaines élections en Allemagne se gagneront par le centre. L’histoire des dernières élections présidentielles et législatives semble se répéter en Allemagne. Ceux qui ne se retrouvent plus dans LR, PS, Verts et les autres cherchent un nouvel havre politique, loin des extrêmes, et l’endroit le plus éloigné des extrêmes reste le centre. Mais ce centre occupé en France par LREM est actuellement vacant en Allemagne. SPD, CDU, FDP, Verts, AfD, aucune des partis n’arrive encore à enthousiasmer les électeurs. Qui eux, restent à la maison. Ayant attentivement suivi l’évolution chez les voisins français, les Allemands commencent à réclamer un « Macron allemand ».

Le profil du « Germany’s next top chancellor » est vite trouvé. Parler du social, de la place de l’Allemagne dans le monde, du changement du logiciel et ne pas traîner des casseroles. Jeune ? Oui, de préférence. Beau ? Volontiers. Un peu d’expérience, mais pas trop. Condamner tout ce qui est extrême. Former un cercle de charriots comme au Far West où tous les braves gens se serrent les coudes face aux horreurs du monde. L’administration du pays est, de toute manière, entre les mains des administrateurs. Donc, les Allemands ont besoin d’un Macron, version allemande.

Au lieu de nous imaginer Emmanuel Macron en pantalon de cuir et portant une tyrolienne, regardons qui pourrait être le nouvel « Emmanuel Macron allemand ». Parmi les  moins de 40 ans, les candidats se font rares. Forcément, le candidat ou la candidate doivent déjà faire partie du circuit politique, ils ou elles doivent « être en vue », sans pour autant être déjà associés à de quelconques échecs. Pas évident.

De plus, les Allemands n’ont pas vraiment l’habitude du « centre ». Les deux grands partis ayant plus ou moins partagé le pouvoir en Allemagne depuis les années 50, la CDU et le SPD, étaient toujours « à droite » ou « à gauche ». Et aujourd’hui, 70% des uns (CDU) et 68% des autres (SPD) voteraient pour une formation centriste si une telle formation existait. Au « centre », il n’y avait traditionnellement que le FDP. A plusieurs reprises, les « centristes » du FDP ont participé en tant que « partenaire junior » à des gouvernements allemands, sans toutefois être en mesure d’établir cette notion de  centre  dans le discours politique allemand.

Mais aujourd’hui, tout le monde veut être au centre en Allemagne. La voie est donc libre pour un « Emmanuel Macron allemand ». Dans les QG des partis traditionnels à Berlin, toutes les alarmes sont au rouge.