Give a little bit, give a little bit of your time to me…

Theresa May demande à l'Union Européenne un délai supplémentaire, jusqu'au 30 juin. Mais elle aura du mal à expliquer au sommet européen ce qu'elle veut faire de ce temps.

Qu'est-ce qu'il annoncera à la fin du sommet européen ? Foto: European People's Party / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Est-ce que Roy Hodgson et son groupe Supertramp avaient pensé à Theresa May en écrivant leur tube Give a little bit ? Non, probablement pas, personne ne pouvait prévoir un tel chaos. Hier, Theresa May a donc demandé plus de temps à l’Union Européenne, sans toutefois pouvoir expliquer pourquoi. La cheffe du gouvernement britannique est arrivée dans un cul-de-sac et ne contrôle plus du tout la situation. Il serait peut-être temps que les Britanniques surmontent, ne serait-ce que pour une fois, leur flegme habituel et se rebiffent contre cette catastrophe que Theresa May est en train de leur infliger.

Devant le parlement britannique, Theresa May a pourtant continué son show. « En tant que premier ministre, je ne suis pas prête à retarder le Brexit plus longtemps que le 30 juin ». Et la seule voie vers le « Brexit » de Theresa May passe par une troisième tentative de faire voter les députés britanniques (après le sommet de Bruxelles) sur son projet de traité qui a déjà été rejeté à deux reprises. Visiblement, elle ignore le refus du président du parlement John Bercow qui lui, a déjà exclu ce troisième vote en indiquant qu’une règle parlementaire du 17e siècle interdit de faire voter le même texte à plusieurs reprises. Donc, le suspense reste intacte – la semaine prochaine, le parlement britannique aura à nouveau à se prononcer et personne ne sait sur quoi.

Theresa May est convaincue qu’elle pourra organiser ce troisième vote et au cas où elle serait à nouveau désavouée par Westminster, elle a déjà un plan – jeter l’éponge. Si rien ne fonctionne, « le parlement décidera de la suite ». Donc, elle prévoit déjà de « filer à l’anglaise », comme son prédécesseur David Cameron. Et de toute manière, sans la réponse de l’Union Européenne, le parlement britannique pourra s’amuser à voter ce qu’il veut – si aucun accord ne sera trouvé, il ne reste à la Grande Bretagne que le « hard Brexit » (oui, oui, celui que le parlement britannique a interdit à Theresa May…). Si un « hard Brexit » serait très embêtant pour les pays européens, il serait catastrophique pour la Grande Bretagne. L’Ecosse se prépare déjà pour un nouveau référendum sur l’indépendance de la Grande Bretagne pour pouvoir rejoindre l’UE, la question irlandaise reviendra à l’actualité et l’économie britannique connaîtra des difficultés majeures.

Le week-end prochain, une manifestation géante sera organisée à Londres où les Britanniques demanderont un deuxième référendum, le « Final Say Referendum », incluant la possibilité de rejeter tout simplement le projet de sortie de l’UE. Est-ce que le gouvernement britannique et le parlement comprendront que l’opinion public a changé ? Que la majorité des Britanniques ne souhaite plus quitter l’Union ?

Maintenant, ce sera aux chef des gouvernements européens de trancher. Les Européens qui ne cherchent pas à nuire cette Grande Bretagne en plein délire, accordera sans doute une extension du délai. Mais après, ce sera fini. Le 26 mai, il y aura l’élection européenne et le 2 juillet, les nouveaux élus se réunissent pour ouvrir la nouvelle mandature. D’ici là, la question du « Brexit » doit être réglée. Avec ou sans le concours des Britanniques.

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