Gonflés, les Britanniques…

La frontière entre les deux Irlandes se présente aujourd'hui ainsi. Demain, il pourrait y avoir une grande frontière extérieure de l'UE. Cela ne tient qu'aux Britanniques. Foto: Rossographer / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – La République Irlande, état-membre de l’Union Européenne et l’Irlande du Nord, province britannique faisant partie du Royaume Uni, commencent à s’impatienter. La question de la frontière entre les deux Irlandes n’a toujours pas été réglée et visiblement, les Britanniques sont incapables d’imaginer et de proposer des solutions. Pourtant, ils avaient 5 ans pour y réfléchir, mais ils n’ont visiblement pas ressenti le besoin d’organiser ce « Brexit » qui est en train de poser de plus en plus de problèmes à la population britannique.

On est en droit de se poser la question si les responsables britanniques ayant forcé ce « Brexit » ont passé un minimum de temps à l’organiser ou s’ils ont passé les 5 dernières années à boire de la bière « stout » en chantant « Britannia rules ». Aujourd’hui, le gouvernement à Londres souhaite que ce soit l’Union Européenne qui règle la question irlandaise, mais ce n’est pas à l’Union Européenne d’organiser ce « Brexit ». Si la Grande Bretagne souhaite régler la question de la frontière sur l’île irlandaise, eh ben, qu’elle le fasse. Autrement, on assistera à la mise en œuvre d’une frontière extérieure sur l’île verte, ce qui risque de raviver le conflit entre les deux Irlandes, une évolution que personne ne souhaite, mais que la Grande Bretagne doit résoudre.

Le ministre du « Brexit » britannique, David Frost, a apporté une nouvelle preuve de l’incompétence du gouvernement britannique. Dans une interview accordée à « Politico », il a déclaré de manière arrogante : « Pour arriver à une solution harmonieuse, il doit y avoir des changements substantiels. Si l’UE est prête à revoir ses positions, nous sommes tout à fait disposés à mener les discussions correspondantes. » Mister Frost semble avoir oublié que c’étaient les Britanniques qui souhaitaient quitter l’Union Européenne et qui ont créé cette situation ubuesque en Europe. Si quelqu’un doit revoir ses positions ou plutôt, en trouver enfin, ce sont les Britanniques et non pas l’Union Européenne qui elle, n’a pas la moindre raison de se mettre à organiser ce « Brexit » que les instigateurs sont incapables de mettre en œuvre.

La Grande Bretagne a signé le « Protocole sur l’Irlande du Nord » qui prévoit que la province britannique sur l’île irlandaise, reste dans l’union douanière, le temps de trouver une solution. Ainsi, on a souhaité éviter la mise en œuvre d’une frontière extérieure entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Personne n’a forcé la Grande Bretagne à signer ce protocole qui lui, constitue une sorte de « cadeau » de l’Union Européenne. Mais depuis, Boris Johnson ne cesse de se lamenter que ce protocole ait été signé « hâtivement » et qu’il fallait le modifier. Face à l’incompétence et l’attitude lamentable du gouvernement britannique, on croit rêver.

L’Union Européenne n’a plus aucune concession à faire en direction de Londres. Les Britanniques avaient deux fois la possibilité d’empêcher le « Brexit », ils ne l’ont pas fait et par conséquent, qu’ils l’assument. Il serait temps de durcir un peu le ton avec Londres qui semble penser qu’elle puisse diriger l’Union Européenne selon ses souhaits. La frénésie nationaliste en Grande Bretagne cède peu à peu la place à un réveil avec une gueule de bois. Ce « Brexit » n’a pas été réfléchi, n’a pas été préparé, n’est pas organisé et crée des problèmes existentiels pour la population britannique.

Mais ce n’est pas à l’Union Européenne de revoir ses positions, c’est aux citoyens britanniques de réfléchir et de chasser un gouvernement qui non seulement, occasionne d’énormes problèmes à ses citoyens, mais qui de plus, est en train de menacer sérieusement l’intégrité du Royaume Uni. Mais on prend les paris – à la prochaine occasion, les Britanniques voteront encore une fois pour les ultra-nationalistes qui sont à l’origine de tous les problèmes du Royaume Uni. Le seul conseil que l’on devrait donner aux Britanniques : Keep calm and have a cup of tea…