Grande Bretagne – s’ils veulent partir, bon vent !

David Cameron continue à se moquer des électeurs européens, en menaçat l'UE de la sortie de l'UE. Comme toujours lorsque la Grande Bretagne veut encore plus. Mais là, ça suffit.

Il serait temps que la Reine stoppe son premier ministre. Après tout, c'est elle, la patronne, non ? Foto: Runner1928 / Wikimedia Commons

(KL) – Angela Merkel était claire devant le Bundestag. Il faut, disait-elle, faire en sorte à ce que la Grande Bretagne reste dans l’Union Européenne. Coûte que coûte. Mais David Cameron a poussé le bouchon un peu trop loin – les Européens en ont marre d’un David Cameron qui se fiche du vote des électeurs, qui se fiche de la solidarité européenne et qui semble considérer l’Europe comme un grand supermarché où l’on se sert dans les rayons qui nous intéressent, tout en délaissant les autres rayons. Si Merkel a souligné «l’importante contribution de la Grande Bretagne à la construction européenne», on se frotte les yeux. De tous les pays européens, c’est la Grande Bretagne qui, depuis de longues années, a fait le moins pour la construction européenne.

La démarche de David Cameron est doublement choquante. Non seulement qu’il se fiche ouvertement du vote des Européens, à qui on avait dit et répété que le vote aux élections européennes allait déterminer le nouveau président de la commission européenne, mais en plus, son chantage de la sortie de la Grande Bretagne de l’UE commence à fatiguer les partenaires européens.

La Grande Bretagne se situe loin de l’Europe, se conforme seulement aux politiques européennes lorsque cela lui plaît, continue à appliquer le «bonus britannique» négocié à l’époque par Margaret Thatcher («I want my money back»), mais elle veut imposer ses vues lointaines sur l’Europe à l’ensemble des autres états-membres.

En roulant les mécaniques, David Cameron trompe aussi ses compatriotes. Essayant de contrer les anti-européens du UKIP de Nigel Farage, Cameron se comporte «plus vrai que vrai» – en conduisant son pays aux bords de l’isolation. Mais où peut conduire aujourd’hui un chemin nationaliste solitaire, dans un monde interconnecté à tous les niveaux ? Comment, à l’ère de la mondialisation où les grandes structures supranationales décident de la marche des affaires, peut-on décider de faire cavalier seul ?

Ceux qui paieront pour les querelles de la politique interne en Grande Bretagne, ce seront les habitants de l’île et d’une certaine faîle et d’une certaine façon, les autres Européens. Le troisième perdant dans cette histoire est la confiance que les citoyens européens pouvaient encore avoir en leurs institutions. Mais là, David Cameron, mais aussi d’autres leaders européens, montrent que le vote du 25 mai était plus ou moins inutile. Quelle idée que de changer le sujet du scrutin dès lors les réultats du vote ne nous plaisent pas ?!

La seule qui pourrait encore ramener la Grande Bretagne à la raison, c’est la Reine Elisabeth II. Un «statement royal» en faveur d’une identité européenne non-négociable ne manquerait pas d’impressioner les sujets de sa majesté. Mais elle restera muètte. Jusqu’à ce que David Cameron aura réussi son oeuvre. Le réveil sera rude en Grande Bretagne.

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