Grande Bretagne : un enfant sur trois en pauvreté ?

Le gouvernement britannique vient de baisser les aides sociales, ce qui touche 5,8 millions de personnes en Grande Bretagne. Le « Brexit » prend des dimensions dantesques.

Un enfant-mendiant, dans l'indifférence la plus totale. Foto: Dwayne Reilander / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – L’international de football anglais Marcus Rashford de Manchester United ne savait pas quoi dire, lorsqu’il recevait cette semaine un doctorat d’honneur de l‘Université de Manchester. Cette haute distinction lui avait été accordée pour son engagement contre la pauvreté d’enfants dans son pays. Mais cette distinction lui arrivait le lendemain d’une mesure gouvernementale qui pousse de millions d’enfants anglais encore plus dans la précarité – les aides sociales ont été réduites de 15%.

Dans son allocution, Marcus Rashford était remonté. « Cette mesure », disait-il, « peut déclencher une situation où un enfant sur trois en Grande Bretagne, se trouvera en situation de précarité. » A cela il faut ajouter une inflation qui se situe actuellement aux alentours de 4%, et du jour au lendemain, les plus pauvres foyers britanniques se voient privés d’un cinquième de leur budget qui n’était pas mirobolant déjà avant.

Il est difficile de comprendre pourquoi des crises comme la pandémie actuelle, doivent être résolues en privant les plus pauvres du peu dont ils disposent. En Grande Bretagne, comme dans d’autres pays, on croit toujours à la théorie du ruissellement et cette théorie aberrante sert comme argument pourquoi on n’engage pas les plus riches à contribuer de manière conséquente à résoudre des crises nationales ou même internationales. Mais finalement, cette stratégie s’explique – les personnes les plus démunis n’ont pas l’habitude de faire des vagues et elles n’ont pas de lobby. Donc, on peut leur imposer ce qu’on veut et les gouvernements ne se privent pas de cette possibilité. Les grandes fortunes, donc ceux qui financent les campagnes électorales, on ne leur demande rien. Honni soit qui mal y pense…

En tout cas, Marcus Rashford est révolté et a invité les responsables politiques d’aller sur place pour constater eux-mêmes ce que la pauvreté fait des gens. « Il serait temps qu’ils voient personnellement la vraie dimension de la lutte contre la pauvreté. Il n’est plus possible d’utiliser la Covid-19 comme excuse pour tout », a-t-il dit. Mais il ne faut pas rêver – les responsables politiques ne verront jamais cette dimension – lors des rares visites dans des « quartiers chauds », on dépense de fortes sommes pour que tout soit beau et « présentable ». Ainsi, les responsables peuvent repartir avec ce beau sentiment que tout n’est pas si grave que ça. Heureusement qu’il y a encore des personnes comme Marcus Rashford pour leur rappeler les réalités. Les vraies.

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