Grèves : l’Allemagne aussi

Lundi, ce sera la situation dans toutes les gares allemandes... Foto: Leif Jørgensen / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Lundi et mardi, la situation en Allemagne fera penser à celle en France. Les syndicats des cheminots EVG et ver.di appellent à une grève des trains et cette grève sera si largement suivie qu’il n’y aura pas un seul train long trajet et même au niveau régional, « il n’y aura généralement pas de trains », comme indique la Deutsche Bahn. Et puisque cette grève commence déjà dimanche soir, il faudra reporter tout déplacement en train en Allemagne entre dimanche soir et mardi dans la journée, car en France, on sait que le rétablissement du trafic normal ne se fait pas en quelques heures après une grève.

En parallèle, plusieurs des grands aéroports, comme Munich, ne fonctionneront pas normalement non plus. Depuis plusieurs semaines, les grèves dans les aéroports se multiplient aussi, sans même parler de la difficulté des voyageurs de se rendre aux aéroports par train.

Les syndicats appellent également à la grève dans les transports en commun dans les Länder suivants : Hesse, Rhénanie du Nord-Westphalie, Bade-Wurtemberg, Saxe, Basse-Saxe, Rhénanie-Palatinat et Bavière. Donc, il s’agit d’une grève qui paralysera pendant au moins une journée, la mobilité allemande.

Pourquoi est-ce qu’il y a ces grèves dans les transports en Allemagne ? Les syndicats veulent obtenir deux choses par cette grève qui a lieu après que le 4e round des négociations entre les syndicats et la Deutsche Bahn se sont soldées par un échec. D’une part, bien entendu, il s’agit d’argent et d’autre part, des conditions de travail des cheminots. Un porte-parole de l’EVG explique : « Nous avons une pénurie de conducteurs de locomotives et de chauffeurs de cars. Sans augmentation salariale et une amélioration des conditions de travail, nous n’allons pas réussir la transition de la mobilité ».

La Deutsche Bahn propose une augmentation des salaires de 5%, mais les syndicats en demandent 12%. Autre point litigieux : la Deutsche Bahn propose une durée d’un accord de 27 mois, ce qui est inacceptable pour les syndicats qui ne veulent s’engager que sur un accord portant sur 12 mois. De plus, les syndicats demandent, outre l’augmentation salariale, une prime mensuelle et récurrente de 650 €, sujet que la Deutsche Bahn a refusé de discuter, tout en proposant un paiement unique de 2500 € par salarié, proposition refusée par les syndicats qui commentaient « nous n’avions même pas demandé un tel paiement, car l’employeur sait pertinemment que nous ne souhaitons pas un tel paiement, car il s’agit là d’une mesure non durable qui sera oubliée sous peu. »

Donc, les positions des syndicats et de la Deutsche Bahn restent assez éloignées les unes des autres et les syndicats avaient annoncé que si ce 4e round des négociations n’allait pas se solder par un accord, l’étape suivante serait la grève. Donc, entre dimanche soir et mardi en journée, inutile de vouloir se déplacer en Allemagne en train, en avion ou dans les transports en commun. Comme quoi, la France n’est pas le seul pays européen à être secoué par des conflits sociaux…