Hydrogène – du gris au vert, quelle couleur pour demain ?
Environ 34 millions de tonnes d’hydrogène blanc ont été découvertes par l’université de Lorraine, le CNRS et la Française de l’Énergie, au terme de recherches approfondies dans le bassin lorrain.

(Paul Merle, Romain Fournier, Lisa Canastra) – Blanc, gris, vert, jaune, rose… Non, ce ne sont pas les couleurs de l’arc-en-ciel, mais bien celles de l’hydrogène. Pourtant, peu de Français connaissent vraiment ces différentes formes d’hydrogène, ni ce qu’elles signifient. Selon un sondage Harris Interactive, seuls 33% des Français affirment avoir « une vision précise » de l’hydrogène en tant qu’énergie. Gaz ultra léger, composé d’atomes élémentaires, l’hydrogène est rarement présent à l’état pur dans la nature : il faut le produire, le plus souvent à partir d’eau ou d’hydrocarbures. Il n’est donc pas considéré comme une source d’énergie en soi, mais plutôt comme un vecteur : un moyen de stocker et de transporter l’énergie.
Hydrogène blanc - L’hydrogène blanc est la forme la plus pure de l’hydrogène, extrait directement sous sa forme naturelle. Aux États-Unis, au Mali ou encore au Maroc, des réserves d’hydrogène blanc ont été découvertes, mais la plus importante est celle de Folschviller, en France. Folschviller, une petite ville de Moselle, pourrait ainsi devenir la mine du futur énergétique français.
Hydrogène vert - L’hydrogène vert est la forme la plus « naturelle » de l’hydrogène produit par l’homme. Il est obtenu par l’électrolyse de l’eau, un procédé qui consiste à utiliser de l’électricité pour séparer l’eau en hydrogène et en oxygène. En France, les 12 TER Régiolis H2 qui remplacent les rames diesel dans le Grand Est ou encore en Occitanie, fonctionnent grâce à cet hydrogène vert.
Hydrogène rose/nucléaire - L’hydrogène rose est produit, lui aussi, par électrolyse de l’eau, mais à partir d’électricité issue des centrales nucléaires. Bien que l’hydrogène rose ait suscité des débats en Europe, notamment en lien avec la question des déchets nucléaires, il est aujourd’hui considéré comme une production bas-carbone. La région Grand Est prévoit ainsi le déploiement de 700 bus, 50 cars, 1 200 camions et 100 péniches fonctionnant avec un mix d’hydrogène vert et rose d’ici à 2030.
Hydrogène gris - L’hydrogène gris est aujourd’hui la forme d’hydrogène la plus courante. Il est produit en chauffant du gaz naturel avec de la vapeur d’eau, ce qui libère de l’hydrogène et du dioxyde de carbone. Issu de l’énergie fossile, cet hydrogène est notamment utilisé pour fabriquer du méthanol, un ingrédient de base des plastiques et des solvants qu’on retrouve partout dans notre quotidien.
Hydrogène noir/brun - L’hydrogène noir est la forme d’hydrogène la plus polluante, car il est produit à partir du charbon. Il est obtenu en convertissant d’abord le lignite ou le charbon bitumineux en gaz, puis en le transformant en hydrogène : on parle alors d’hydrogène brun pour le lignite et noir pour le charbon. Aujourd’hui, en France, l’hydrogène noir n’est plus utilisé en raison de ses importantes émissions de CO2, mais il reste employé en Chine, par exemple.
En décembre 2024, Emmanuel Macron expliquait qu’« on ne peut pas dormir sur cette ressource » en parlant de l’hydrogène blanc lors des deux ans du plan France 2030. A terme, l’hydrogène devrait créer 1 100 postes. Une lueur de l’énergie renouvelable, qui n’est pour l’instant pas utilisé et exploité à sa juste valeur. A suivre.
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