« Il faut aimer les gens pour faire de la politique »

Interview avec l’ancien député Eric Elkouby qui se lance dans la campagne pour les élections départementales 2021.

Eric Elkouby - l'ancien député se lance dans la campagne des élections départementales. Foto: Marine Dumény / CC-BY-SA 4.0int

(MD/KL) – Eric Elkouby est un homme politique bien connu des Strasbourgeois. Ayant fait ses gammes aux côtés d’Armand Jung que personne n’a oublié dans la capitale européenne, Elkouby a cette réputation d’être un homme de terrain. Surprise – il se présente « sans étiquette », une démarche qui suscite des questions. Interview.

Éric Elkouby, pouvez-vous présenter l’équipe avec laquelle vous partez pour les départementales ?

Eric Elkouby : L’équipe se compose de Martine Jung, Bachir Himmi et Brigitte Breuil. Les deux suppléants du ticket sont très connus dans le monde associatif. Brigitte est élue de la confédération nationale du logement et Bachir préside l’association des « Merveilles de la Montagne verte », ils sont engagés dans la vie de ces quartiers et le dialogue interreligieux. Nous nous distinguons par une grande proximité des préoccupations de nos concitoyens, car nous sommes tous des acteurs de terrain. Nous sommes une équipe au cœur des réalités et des préoccupations des habitants.

Pourquoi ne vous présentez-vous pas sous l’étiquette PS ?

EE : Je souhaite avons tout rassembler les forces du canton. Nous mettons en avant notre bilan et nos perspectives, pas un parti. Nous ne voulons rendre compte qu’aux citoyens. D’ailleurs, mes valeurs ne sont pas dépendantes d’un parti politique. Aujourd’hui je ne me reconnais pas dans la direction actuelle du PS. Le PS a perdu sa base, son lien au terrain, ce qui faisait son essence même, c’est-à-dire le fait d’aimer les gens. Il faut vraiment aimer les gens pour faire de la politique. C’est une base indispensable !

Vous parlez de valeurs, un mot fourre-tout dans le domaine politique. Quelles sont-elles ?

EE : Mes valeurs sont celles de la paix sociale, du partage, de lutte contre les discriminations, de solidarité, mais aussi de fermeté et d’autorité. Je ne supporte pas la dégradation du respect des forces de l’ordre que nous vivons actuellement. On reproche souvent à la gauche d’être laxiste, or elle ne doit pas l’être. Je ne suis pas pour autant un soutien du modèle de sécurité de Collomb, de Castaner ou de Darmanin et du préfet de Paris Lallement, plutôt de Manuel Valls. Je suis également un européen convaincu et n’ai jamais manqué de défendre la place de nos institutions ici, à Strasbourg. On est en train de se faire bouffer. Les institutions EU sont une valeur ajoutée de Strasbourg et il faut les défendre. J’avais d’ailleurs demandé en 2016 lorsque j’étais Député, que le Ministère des affaires européennes siège dans la capitale européenne, ça paraissait logique. Ma proposition n’a jamais été étudiée sérieusement.

Que se passe-t-il actuellement à gauche ?

EE : Le président Macron essaie de faire exploser les partis. Il a siphonné la droite et, un peu plus tôt, il a réussi à faire exploser le PS et la gauche. Je ne souhaite pas rejoindre LaREM, comme ont pu le faire, souvent pour des raisons électoralistes, beaucoup de mes collègues en 2017. Emmanuel Macron m’avait personnellement appelé à ce moment-là, j’avais refusé, et mon avis n’a pas changé. Je suis un homme de gauche, un social-démocrate dans l’esprit de Rocard.

Vous êtes un homme de terrain, que ce soit en votre qualité d’élu départemental ou de député. Quelles sont vos priorités ?

EE : Les quartiers de l’ouest de Strasbourg sont des quartiers qui souffrent, ce sont des quartiers populaires. Nous voulons valoriser ces secteurs de la ville en y développant notamment des services publics dont ils manquent, comme un Collège par exemple. Nous venons de l’obtenir pour 2024 et une bibliothèque sur Koenigshoffen ou la Montagne Verte. Nous voulons améliorer aussi la sécurité dans les quartiers et tenons à l’installation d’une annexe du commissariat de Police à l’Elsau. La gare routière devrait être déplacée pour raisons de pollution et de praticité à côté de la gare ferroviaire. Nous voulons des transports publics mieux adaptés pour desservir nos quartiers. Et nous continuerons, bien évidemment, à être présents sur place en mettant l’accent sur le respect du territoire, de la qualité de vie des habitants dans ces quartiers qui se sentent abandonnés par les pouvoirs publics. Et qui malheureusement le sont ! Nous sommes les seuls sur le terrain à agir concrètement.

Comment voyez-vous la future coopération avec la Région, l’Eurométropole, la CeA, et la Ville ?

EE : Chacune a ses prérogatives et le travail devra se faire ensemble. Cependant, si pour la Région, l’élection devait amener l’extrême-droite au pouvoir, il y aura trop de blocages pour pouvoir espérer travailler ensemble.

Mais le rêve et l’espoir sont permis ! Donc gageons que les forces progressistes s’emparent de la région. Quoiqu’il en soit, pour être efficace, il y a un besoin évident de travail en concert de toutes les collectivités en respectant les prorogatives de chacune.

Eric Elkouby, merci beaucoup pour cet entretien !

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