Il faut stopper les «états de Višegrad»

Avant le sommet de Bruxelles jeudi et vendredi, il faudra envoyer un signal clair en direction des «états de Višegrad» qui mènent actuellement une politique anti-européenne.

Les 4 états de Višegrad méritent une réponse plus claire que celle que donnent actuellement les institutions européennes. Avant qu'ils ne détruisent le rêve européen. Foto: Colorado Communities for Justice and Peace / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Lundi, à Prague, ils étaient tout sourire, les chefs des gouvernements des «états de Višegrad», donc, de la Pologne, de la Hongrie, de la République Tchèque et de la Slovaquie. Car ils venaient de décider, à quelques jours du sommet européen à Bruxelles, d’ériger une «frontière étanche» entre la Macédoine et la Grèce, pour fermer ainsi la «route des Balkans» empruntée par les réfugiés arrivant de la Syrie, de l’Irak, de l’Afghanistan et d’autres pays. De plus, les 4 pays de Višegrad (ce groupe a été nommé après la petite ville de Višegrad en Hongrie où les 4 s’étaient retrouvés il y a 25 ans pour mieux préparer leur entrée dans l’Union Européenne) comptent s’opposer massivement à toute politique européenne qui pourrait prévoir l’accueil de réfugiés.

Ces 4 «états de Višegrad» sont aujourd’hui la honte de l’Europe. Ayant souffert eux-mêmes du joug nazi et de l’oppression par la Russie du temps du «Bloc de Varsovie», ayant eux-mêmes connus des vagues d’émigration (en 1956, 250.000 hongrois avaient fui l’Armée Rouge en direction de l’ouest, en 1968, de nombreux tchèques avaient fui l’occupation russe etc.), il est absolument incompréhensible que ces 4 pays refusent toute solidarité avec les réfugiés qui arrivent en Europe après avoir quitté leurs villes et villages bombardés par tous ceux qui mènent actuellement leur propre guerre en Syrie.

En même temps, la Hongrie et la Pologne comptent parmi les états-membres européens qui profitent le plus des subventions bruxelloises – et là, il faut dire «STOP». Ces «états de Višegrad» veulent fermer les portes à ceux qui courent pour sauver leur vie ? Soit, mais pas dans le cadre d’une Europe que les 4 ont qualifiée d’espace économique en soulignant que l’Europe n’était pas une «communauté solidaire». Ah bon ? L’Europe ne serait pas une «communauté solidaire» ? Alors, peut-être il serait temps de monter à ces 4 pays qui tentent d’enterrer le projet européen pour des raisons égoïstes et néonationalistes, que le capitalisme est un instrument aussi puissant qu’injuste – les 500 millions européens pourraient boycotter ces 4 pays et exprimer ainsi leur désapprobation d’une politique cynique, ultranationaliste et inhumaine (et, accessoirement, contraire à des conventions comme celle de Genève sur l’accueil de personnes qui fuient des zones de guerre et de guerre civile).

Personne ne peut nous obliger d’acheter des champignons en provenance de la Pologne, personne ne doit s’approvisionner en bière tchèque, et au lieu de passer ses vacances en Slovaquie ou en Hongrie, on pourrait se montrer solidaire en partant, par exemple, en Grèce.

Les «états de Višegrad», dirigés par des personnages qui s’autoqualifient comme «anti-démocrates» ou qui s’attaquent à des valeurs comme la liberté de la presse, se transforment de plus en plus en une bande de voyous, prêts à infliger le même traitement aux réfugiés que les nazis avaient réservé aux juifs, tsiganes, homosexuels et autres. Puisque la politique européenne se montre incapable de donner la bonne réponse à ces «dissidents» (comme les désigne le ministre des affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn), il serait temps que les citoyens européens s’organisent pour donner cette réponse.

Mais l’attitude cynique, inhumaine et froide des états de Višegrad montre aussi une autre chose – la nécessité humanitaire de créer enfin ce «corridor sûr» permettant à des réfugiés d’arriver sain et sauf en Europe, sans devoir utiliser les «services» des passeurs d’homme criminels, sans devoir se faire maltraiter par des états qui ont quitté la voie de la démocratie européenne. Un tel «corridor sûr» est demandé depuis longtemps par de nombreuses ONGs, mais là aussi, l’Europe se montre incapable d’agir. Si l’Europe veut retrouver sa véritable vocation, elle se devra de museler ces états de Višegrad – avant que ces 4 ne réussissent à rendre l’Europe institutionnelle totalement obsolète. Pensez-y lorsque vous faites vos courses et lorsque vous réservez vos prochaines vacances…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste