Il n’est pas nécessaire d’aller très loin…

Eurojournalist(e) interroge Lea Merrett sur le bilan de son Service Civique Européen effectué à Metz.

Après 6 mois passés à Metz, revenue à Wiesbaden, Lea est maintenant à une croisée de chemins. Foto: Lea Merrett / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Vivant à Wiesbaden, soit à deux heures de voiture de Metz, Lea Merrett a choisi d’effectuer jusque mi-mars, son Service Civique Européen dans la capitale de l’ancienne Austrasie. Coïncidence sous forme de clin d’œil de l’Histoire, pour celle qui a passé son enfance en Australie, pays d’origine de son père, où elle est retournée le temps d’un semestre de lycée. Mais pour cet engagement citoyen, l’actuelle pandémie l’obligeant à restreindre ses déplacements, elle ne s’est pas trop éloignée du foyer familial.

Ce qui fut pour elle une découverte : « La pandémie de Covid-19 m’a réorientée vers l’Europe, et permis d’y vivre des expériences enrichissantes, alors que j’avais jusqu’ici pensé qu’il fallait aller très loin pour connaître cela ». De Metz, qu’elle ne connaissait pas, elle avait eu de bons échos, ainsi s’y est-elle rendue en toute confiance. Faisant partie d’un groupe de 12 jeunes de 4 nationalités (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas), auxquels se sont ajoutés 12 Français, elle a été très vite plongée dans un véritable bouillon de culture européenne.

La vie communautaire au sein du foyer hébergeant au total 100 résidents, fut très formatrice : « Ça a été dur, mais j’ai appris à apprécier les petites choses. J’ai aussi compris que le bonheur ne dépend pas d’un niveau très élevé de conditions matérielles. ». Pour cette jeune femme âgée alors de 18 ans, passionnée par la musique, les premières semaines consacrées aux échanges inter-personnels, eurent beaucoup d’importance. Ce temps de découverte mutuelle était propice à la création de liens.

Liens nécessaires à la réalisation de leurs missions, orientées pour certaines vers les personnes âgées, que Lea rencontra à leur domicile : « Nous étions venus pour leur apporter un soutien moral, et elles nous ont beaucoup donné par leur expérience de la vie. ». A cela se sont ajoutées des interventions sous forme d’ateliers pédagogiques sur les discriminations dans des centres sociaux, ou des écoles, comme l’a rapporté dans nos colonnes Gladys Pfrimmer. Des projets pour certains contrariés par la pandémie, sans qu’elle réussisse pour autant, à les mettre tous en échec.

Ce séjour fut aussi l’occasion d’expériences tragi-comiques dans ce groupe de volontaires. Par exemple, la préparation des plats de pâtes, était exclusivement réservée aux Italiens. Les autres avaient le droit de faire les courses, mais jamais de cuire les pâtes : « J’ai été frappée par la fierté qu’ils avaient pour leur pays et leurs traditions. Nous Allemands, à cause de l’histoire, on nous apprend dès l’enfance à ne pas être trop fiers de notre pays. C’est tout le contraire des Italiens ! ».

Mais cela n’a pas pour autant empêché la cohabitation, au point que la séparation fut difficile pour tous : « La dernière semaine a été très forte émotionnellement. Nous avons beaucoup pleuré ! Le lien créé durant six mois, nous avait ouvert un espace de libre communication, sans frontières. J’étais très triste une fois rentrée en Allemagne, car cette période de ma vie avait été très belle, et aussi très formatrice. ».

Lea va reprendre ses études à l’automne. Titulaire d’un Abitur (baccalauréat allemand) avec options Biologie et Anglais, elle compte s’orienter vers un Master associant psychologie et développement durable, tel qu’en proposent plusieurs universités en Allemagne et aux Pays-Bas. Actuellement, elle a un emploi temporaire dans un centre de vaccination anti-covid, et compte bien revoir ses amis du Service Civique Européen, avec lesquels des rendez-vous sont déjà pris.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste