Il s’appelle 2019-nCoV

Le coronavirus chinois porte désormais un nom. Et des chercheurs chinois ont pu identifier avec une grande certitude son origine. En revanche, on ignore encore comment combattre ce virus extrêmement virulent.

C'est ainsi que se présente un coronavirus (agrandi 80000 x). Foto: US Government / Wikimedia Commons / PD

(KL) – La nouvelle transparence chinoise est surprenante. Depuis le début des infections de la maladie déclenchée par ce virus, les autorités chinoises communiquent quasiment en temps réel toutes les informations concernant ce virus, contrairement à ce qui s’était passé lors des épidémies causées par les virus SARS et MERS qui, ces dernières années, avaient fait de centaines de victimes. Toutefois, le nouveau virus 2019-nCoV ressemble beaucoup à ces deux autres virus, et il sera très difficile à combattre. Mais les chercheurs chinois et internationaux travaillent d’arrache-pied pour tout apprendre sur ce nouveau virus, et pour pouvoir développer des stratégies pour l’endiguer. En un sens, c’est une course contre la montre.

Selon les dernières informations en provenance de la Chine, la diffusion de ce virus a été déclenchée par trois espèces d’animaux : deux espèces de serpents et des chauve-souris. Dans le marché de Wuhan qui depuis, a été fermé, les trois espèces ont été proposées aux acheteurs et ont ainsi pu être en contact – et puisque 2019-nCoV peut être transmis à l’être humain, tout a commencé sur ce marché. Depuis, le virus s’est propagé en Chine où les autorités font leur possible pour désinfecter les lieux publics, mais on ignore encore si ces mesures fonctionneront. En plus, on a déjà relevé les premiers cas d’infection au Japon, à Taïwan, en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Etats-Unis. La propagation a donc déjà dépassé les frontières chinoises et on a du mal à s’imaginer comment il sera possible d’arrêter la diffusion de cette infection.

Les symptômes ressemblent à une grippe : problèmes de respiration graves, forte fièvre, pneumonies aiguës – et les cas mortels continuent à augmenter. Toutefois, la coopération entre scientifiques internationaux est remarquable. Ainsi, une équipe de l’Université de Pékin sous la direction du chercheur Wei Ji et une équipe de l’Université de Seattle dans l’Etat de Washington sous la direction de Peter Rabinowitz ont fourni un travail exceptionnel pour identifier en un temps record l’origine de ce virus. Il faut espérer que cette coopération internationale permettra rapidement de développer des stratégies pour arrêter la propagation de 2019-nCoV.

La ville de Wuhan, avec ses 11 millions d’habitants, est quasiment isolée. Plus d’avions, plus de trains, la circulation en voiture est très contrôlée. Mais puisque le virus a déjà quitté Wuhan, on peut se demander si cet « état de siège » pourra vraiment contenir le virus dans la ville – il a déjà atteint plusieurs pays asiatiques et même les Etats-Unis.

Il est clair que les autorités font leur possible pour éviter la panique. Mais les indications des autorités sanitaires dans les pays européens, qui évaluent le risque pour les populations européennes comme « faible à très faible », ne sont pas exactement rassurantes. Au moment du Nouvel An chinois, de nombreux voyageurs chinois se rendent actuellement dans le monde entier, et personne ne peut dire avec certitude qui, de ces voyageurs, a été à Wuhan pendant les deux dernières semaines. Il est fort possible que des voyageurs chinois, en pleine phase d’incubation, arrivent d’autres villes que Wuhan, tout en ayant passé du temps à Wuhan ces dernières semaines. Idem pour les voyageurs étrangers qui rentrent de la Chine.

Pour les Européens, il convient d’appliquer les mêmes consignes que lors des épidémies de grippes des dernières années : éviter le contact physique (ne pas se serrer la main, ne pas se faire la bise), se laver très souvent les mains avec du savon, éternuer dans le creux du bras et non pas dans la main, surveiller les symptômes.

Si ce virus 2019-nCoV peut inquiéter, il convient de saluer les efforts internationaux pour venir à bout de ce virus. Cette coopération internationale est très nouvelle, et l’ouverture chinoise ne peut être considérée que positivement. En même temps, elle constitue aussi un indice de la gravité de la situation. A suivre.

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