Le 20 juillet 1944 – l’attentat sur Adolf Hitler échoue

Le 20 juillet 1944, un petit cercle d'opposants à Adolf Hitler issu du milieu militaire, échouait dans la tentative de tuer et de renverser le dictateur.

Claus Schenk von Stauffenberg (à gauche) a tenté d'assassiner Adolf Hitler. En vain. Foto: Bundesarchiv Bild 146-1984-079-02 / Wikimedia Commons

(KL) – Ce ne sont que des détails malheureux qui empêchaint, il y a 70 ans aujourd’hui, le succès de l’attentat sur Adolf Hitler et la prise du pouvoir d’un petit cercle de militaires et de hauts responsables de l’administration nazi. Le groupe voulait, une fois le „Führer“ tué, prendre le pouvoir à Berlin pour terminer la IIe Guerre Mondiale.

Pourtant, les protagonistes de cette tentative de poutsch n’étaient pas forcément des anti-fascistes. Ils étaient généraux et hauts militaires, ambassadeurs, diplomates, hauts membres de l’administration qui auparavant, comptaient parmi les piliers du régime nazi. Même au sein du groupe, les motivations de participer à cette opération étaient très différentes. Si certains, comme le chef de cette opération, Claus Schenk Graf von Stauffenberg, s’étaient détourné des nazis face aux crimes de guerre commis derrière les lignes du front, considérant que ces actes de barabrie ne faisaient pas partie d’une «guerre dans les règles d’art», d’autres joignaient ce groupe uniquement parce qu’ils considéraient que la guerre était perdue.

Le matin du 20 juillet 1944, von Stauffenberg était convoqué à une réunion à la «Wolfsschanze», l’un des quartiers généraux d’Adolf Hitler. A cette réunion participaient de nombreux haut responsables militaires de l’appareil nazi. Von Stauffenberg réussissait à introduire dans la forteresse de la Wolfsschanze, deux paquets d’explosifs. Mais von Stauffenberg ne pouvait armer un seul de ces paquets qu’il plaçait alors dans une serviette à documents. Il posait cette serviette sous la table en chêne massif où Hitler et ses généraux travaillaient sur les plans du front à l’est. Sous un prétexte, von Stauffenberg quittait la salle quelques instants avant l’explosion. Mais un autre participant de cette réunion déplaçait la serviette en l’éloignant de Hitler, sans se rendre compte du contenu, ce qui allait sauver la vie du dictateur. Peu après, von Stauffenberg s’apprêtait à quitter la «Wolfsschanze», l’explosion secouait le «Bunker» de Hitler, faisant quatre morts et de nombreux blessés, mais épargnant miraculusement Hitler.

Von Stauffenberg, qui assistait à cette explosion de loin, était persuadé d’avoir tué Hitler, déclenchait par téléphone l’opération «Walkyrie» à Berlin avant de prendre l’avion pour regagner Berlin. En arrivant, il dut constater que suite à des problèmes de communication, l’opération, qui consistait à occuper les ministères clé ainsi que les stations de radio, n’avait pas encore commencé et la perte de temps ainsi que le manque de détermination de l’équipe à Berlin, allaient jouer un rôle majeur dans l’échec de l’opération.

Von Stauffenberg déclenchait quand même l’opération, mais peu après, une nouvelle arrivait depuis la «Wolfsschanze» : le «Führer» avait survécu. En l’espace de quelques heures, la situation allait changer, le groupe autour de von Stauffenberg fût arrêté et les quatre organisateurs principüaux de ce poutsch, dont von Stauffenberg, étaient exécutés dans la cour du «Bendlerblock». Par la suite, plus de 200 membres ou sympathisants de ce groupefurent arrêtés et condamnés à mort.

L’Allemagne est fier de ce groupe d’officiers qui avait montré au monde que l’Allemagne ne se limitait pas aux nazis. Toutefois, ils n’étaient pas vraiment des résistants dans le sens propre du terme. Le corps des officiers de la «Wehrmacht» avait donné à Hitler l’instrument pour mener sa guèrre. Donc, avant de se décider de tuer le tyran, ils avaient facilité sa montée au pouvoir. Des résistants, c’étaient des gens comme le menusier Georg Elser qui en 1939, tentait d’assassiner Hitler ou le groupe autour de Sophie et Hans Scholl qui travaillait clandstinement contre le régime nazi et dont les membres furent autant exécutés que Georg Elser.

Si l’armée allemande avait connu le succès sur le front de l’est, ce groupe ne se serait peut être pas constitué. Les raisons pour l’opération «Walkyrie» résidaient dans le fait que ces hauts militaires étaient bien placés pour savoir que l’Allemagne ne pouvait plus gagner cette guerre – ils voulaient donc mettre un terme à la guerre pour empêcher le sacrifice inutile de centaines de milliers de vies de soldats allemands. Cette résistance n’était donc pas idéologique, mais dictée par la situation militaire déjà désespérée pour les Allemands.

Aujourd’hui, l’Allemagne célèbre donc sa «bonne conscience». Von Stauffenberg, pour les Allemands, est la preuve que les Allemands n’étaient pas tous des nazis. Ce qui est vrai. Mais les vrais résistants, les Scholls et les Elser, tombent de plus en plus dans l’oubli. Pourtant, les vrais héros de la résistance allemande, c’étaient eux.

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