« Ils auraient pu continuer d’aimer… »

Hier, les Strasbourgeois et Strasbourgeoises ont rendu hommage aux 5 victimes de l’attentat du 11 décembre 2018. Le leitmotiv de cette commémoration était – le pardon.

Bougies, petits objets et fleurs - expression de la mémoire des 5 victimes de l'attentat à Strasbourg le 11 Décembre 2018. Foto: (c) Nicolas Rosès 2020

(KL) – Deux ans après l’attentat de Strasbourg qui avait fait 5 morts, une commémoration rassemblait des citoyens et citoyennes pour un moment de recueillement aux endroits où l’assassin avait abattu ses victimes. Le Docteur Georges Yoram Federmann exprimait le ressenti de nombreux Strasbourgeois et Strasbourgeoises, soulignant que le seul moyen de gérer le deuil, l’incompréhension et la haine, était le pardon.

Court témoignages de personnes qui avaient connu l’une des victimes, moments de silence, chant d’Hanoukka, l’instant était digne et authentique. On se souvient de l’inauguration de la stèle commémorative l’année dernière sur la Place de la République, inauguration effectuée par le ministre de l’intérieur de l’époque Christophe Castaner, à l’exclusion des habitants de la ville. « Les victimes auraient pu continuer à aimer, à rire, à chanter. Leurs vies ont été effacées d’un geste. Maintenant, méfiez-vous de la récupération de notre deuil et détresse », disait Georges Federmann, et même si cette « commémoration citoyenne » se déroulait, Covid oblige, en très petit comité, il était important d’avoir la possibilité d’exprimer son ressenti, deux ans après le drame du 11 Décembre 2018.

Le pardon était le sujet principal de cette commémoration, y compris le pardon de l’assassin qui lui, avait été abattu par la police après deux jours de traque. « Répondre à la haine par la haine, cela revient à donner raison aux assassins », disait Georges Federmann et il a raison. La spirale de la violence, il convient de la briser.

Ainsi, les intervenants évoquaient la vie des 5 victimes (et aussi des nombreux blessés de ce terrible soir du 11 Décembre 2018), en rappelant que les victimes avaient tous des nationalités différentes, pour se retrouver au mauvais moment au mauvais endroit à Strasbourg, carrefour des nations, des cultures et des religions.

Deux ans après cet acte terroriste, il n’y a toujours pas de mots justes pour décrire la tristesse, la peur et la détresse de la ville face à la barbarie, la haine et l’exclusion. Les intervenants étaient tous d’accord sur un point – il n’y a que le Pardon qui peut rompre la spirale de la haine et de la violence.

Strasbourg n’oubliera jamais ce terrible soir du 11 Décembre 2018. La mémoire de ce soir-là, la mémoire des victimes, la mémoire de l’horreur qui s’était répandue dans la ville, constitue une mission pour la capitale européenne – celle de soigner le vivre-ensemble, celle d’être solidaire, celle d’opposer l’amour à la haine.

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